Pour la première fois, deux arrêts aux stands seront obligatoires lors du Grand Prix de Monaco de Formule 1. Une règle créée pour rendre cet événement plus spectaculaire et incertain, malgré la quasi-impossibilité de dépassements en piste.
Vraie idée intéressante ou mesure inutile? En début de saison, la Formule 1 a décidé d'introduire une nouveauté pour le Grand Prix de Monaco et seulement celui-ci. Lors de la course, dimanche 25 mai à partir de 15h, les pilotes doivent obligatoirement effectuer deux arrêts aux stands au lieu d'un seul.
Objectif: créer de nouvelles stratégies pour rendre ce rendez-vous plus spectaculaire et moins prévisible. Car ce prestigieux événement souffre aussi de l'étroitesse de cet exigeant tracé qui rend les dépassements presque impossibles. En 2024, il n'y a eu que 17 dépassements sur la piste. Seulement 12 en 2022.
La règle spéciale impose aux monoplaces de chausser au moins trois trains de pneumatiques. D'où les deux arrêts obligatoires. Mais elle s'ajoute à la règle habituelle qui impose aux pilotes d'utiliser deux types de gommes différentes par temps sec (tendres, mediums, durs). À Monaco, il sera donc possible de débuter en pneus mediums, de faire un premier arrêt pour mettre des pneus durs, puis un second pour passer de nouveaux pneus durs.
En cas de pluie, l'obligation de passer deux types de pneus secs ne tient plus. Mais les trois trains de pneus restent requis. C'est pourquoi la FIA accorde un set de gommes pluie supplémentaires aux écuries pour ce week-end à Monte-Carlo. Le non-respect de ces règles entraîne une disqualification.
"Les pilotes vont adopter une approche plus agressive"
Dans le paddock, la mesure ne suscite aucune opposition majeure. Au pire du scepticisme. Ce n'est pas le cas de Pierre Gasly (Alpine): "Je vois des opportunités, des inconnues, que nous devrions saisir au lieu d'en avoir peur". Le quadruple champion du monde Max Verstappen (Red Bull) est également enchanté du "piment" ajouté à la course: "Ça peut aller dans les deux sens, soit ce sera normal, soit ça deviendra complètement fou à cause des voitures de sécurité qui entrent ou pas. (...) Normalement, avec le stop unique, une fois que l'arrêt s'est bien passé, il n'y a plus qu'à piloter jusqu'à la fin en ne touchant pas les barrières".
"Il y a toujours un peu de loterie à Monaco. Cette année, je pense que ce sera un peu plus important à cause des deux arrêts", estime Carlos Sainz (Williams). "Je pense que tous ceux qui ne partent pas en pole se réjouissent de l'obligation de s'arrêter deux fois. Seul le gars qui partira en pole sera un peu contrarié par le fait que l'année où il part en pole est l'année où il y a deux arrêts obligatoires, et que beaucoup d'inconnues peuvent se produire", développe le pilote espagnol.
Comme l'a rapporté Motorsport, Esteban Ocon (Haas) valide aussi avec son analyse: "D'habitude, les pilotes en tête essaient de prolonger leur relais, de dégager une fenêtre par rapport aux pilotes de derrière, puis de rentrer aux stands dans cet intervalle. Et il y a toute une phase de gestion. Ensuite, dans les cinq derniers tours avant les arrêts, ils attaquent pour créer l'écart. Maintenant, cette opportunité se présente deux fois. Les pilotes vont adopter une approche plus agressive, ils vont plus attaquer. (...) Si les autres années on disait que la préparation des qualifications comptait pour 98%, cette année c'est plutôt autour de 88-90%".
Mais un tel pourcentage rappelle que les qualifications, déjà très importantes cette année avec la convergence des performances, restent l'élément clé de ce week-end monégasque (samedi 16h). Après tout, les règles changent, mais la piste demeure toujours aussi étroite.
