Face aux enjeux climatiques, les 24 Heures du Mans accélèrent leur transition énergétique et multiplient les initiatives pour tendre vers une neutralité carbone d’ici 2030. Un défi colossal pour une épreuve qui mobilise des centaines de milliers de spectateurs et des constructeurs aux ambitions technologiques grandissantes.
Le bilan carbone des 24h du Mans reste colossal. 35.000 tonnes de CO2 émises en un week-end soit l’équivalent des émissions annuelles d’une ville de 5.000 habitants. L’organisateur de la course, l’ACO (automobile club de l’ouest), travaille malgré tout depuis plusieurs années pour sensibiliser son public et réduire sa consommation.
L’hydrogène en figure de proue
Le projet le plus emblématique de cette transition est sans doute le H24Project, un prototype roulant à l’hydrogène qui préfigure une catégorie dédiée à cette technologie dès les prochaines années. Installé depuis 2020 au cœur du village des 24 Heures du Mans, le Hydrogen Village permet aux spectateurs de découvrir cette énergie propre et ses applications futures. Dans le même temps, des stations de ravitaillement en hydrogène sont déployées sur le circuit, prêtes à accompagner l’arrivée progressive de bolides zéro émission.
Un carburant à base de résidus de vins et de raisins
Autre axe stratégique: le carburant. Depuis 2022, les voitures du championnat du monde d’endurance (FIA WEC), dont le Mans constitue l’épreuve reine, roulent avec un carburant 100 % renouvelable élaboré par TotalEnergies. Ce biocarburant est fabriqué à partir de résidus de vins et de raisins issus de l’industrie viticole française. À horizon 2028, l’objectif est que l’ensemble des véhicules engagés aux 24 Heures l’utilisent, limitant ainsi les émissions de CO2 issues de la combustion.
330.000 spectateurs qui représentent 75% des émissions carbone
Au-delà de la piste, l’organisation œuvre aussi pour réduire les émissions liées aux déplacements des spectateurs et du staff. 330.000 passionnés sont encore attendus cette année. Des navettes électriques et des zones de covoiturage sont mises en place. Un "ticket vert" offre un tarif réduit à toutes les personnes venant en train, véhicule électrique ou covoiturage. L’ACO travaille également avec DHL, son partenaire logistique, pour optimiser les flux de transport et limiter les trajets inutiles. Pour décarboner la restauration, les organisateurs ont choisi de privilégier le circuit court : 90% des produits et des besoins proviennent du département.
Un village écoresponsable
Enfin, le mythique village des 24 Heures évolue lui aussi. Tri des déchets, suppression des plastiques à usage unique, alimentation locale et circuits courts font désormais partie intégrante de l’expérience spectateur. Des stands de sensibilisation et d’information environnementale complètent ce dispositif.
