"Je ne suis pas Cristiano Ronaldo": Isack Hadjar raconte sa nouvelle vie de pilote de Formule 1

A la mi-saison d'une première année en Formule 1 marquée par une 6e place à Monaco, Isack Hadjar se confie sur ses sensations sur le paddock, dans sa nouvelle écurie et sur sa nouvelle vie. A 20 ans, le pilote Racing Bulls reste lucide sur ses performances et aborde l'avenir avec confiance.

Quel bilan tirez-vous de votre début de saison?

Je suis satisfait de ma saison. Il y'a des week-ends avec des bas. Nous sommes dans une équipe de milieu de peloton donc on peut facilement basculer en dehors du top 10. Je me suis adapté très rapidement au rythme de la F1 et je suis à l'aise dans mon équipe.

Quels sont vos objectifs?

Je n'ai pas d'objectifs. Il y'a des week-ends où l'on peut-être dans le top 10 où il y a des grosses positions à aller chercher. Je suis concentré à extraire le maximum de ma voiture. A part aller chercher des points, il n'y a pas grand chose à espérer.

Votre rôle a-t-il changé en F1 par rapport à vos saisons en F2? Qu'attend-on de plus de vous au sein de l'écurie?

On est toujours sur un siège éjectable. Il y a cette pression de délivrer de la performance à toutes les courses. Ça fait 12 rounds que ça a l'air de bien se passer pour moi. Je suis à l'aise. Je suis serein, je serai sur la grille l'année prochaine. Je me sens vraiment bien et la pression de faire du mieux possible dans la voiture, c'est moi qui me la mets.

Votre première partie de saison a impressionné beaucoup d'observateurs. Votre objectif est-il d'aller chez Red Bull dès la saison prochaine?

Quand je vois les performances que je fais avec la monoplace que j'ai et ma capacité à en tirer le maximum... C'est vrai qu'aller chez Red Bull c'est une trajectoire normale. J'ai signé dans le Junior Team de Red Bull il y a 4 ans donc c'est l'objectif. Si je suis chez Red Bull la saison prochaine, c'est bien. Mais je prends mon temps et du moment que la voiture que j'ai l'année prochaine est performante, je serai content.

Comment vous sentez-vous dans le paddock?

C'est un environnement particulier. C'est super fatigant, les journées sont longues. Il faut être bon dans la capacité à dissocier le sportif, la performance, l'ingénierie de tout ce qui est média. Il faut savoir maximiser son énergie. C'est un exercice assez atypique mais tous les week-ends je me sens de plus en plus à l'aise. Je me souviens de mes premiers GP, mon énergie diminuait vachement au fil du weekend mais ça va mieux.

Avez-vous un mentor sur le paddock, un pilote qui vous donne des conseils pour mieux appréhender le milieu?

On a tous des journées et des parcours assez uniques. Je pense peut-être à Pierre Gasly. On est proches tous les deux. On travaille avec des gens en commun, on est passés par les mêmes écuries. On a des parcours un peu similaires. On a beaucoup parlé, il m'a donné beaucoup de conseils sur les attentes et la façon de gérer les week-ends.

On dit de vous que vous êtes teigneux, qu'est-ce que cela signifie?

Ce n'est pas une question d'attitude sur la piste ou de comportement avec les autres pilotes. C'est plus une question d'approche. Je suis arrivé sous-préparé en F1, pas avec les mêmes chances que les autres. C'est plus dans cette attitude d'être fort mentalement et de ne rien lâcher. Après en piste, je suis propre, je suis ferme.

Votre vie a-t-elle changé depuis votre arrivée en F1?

Ta vie change complètement. J'ai bossé 14 ans de ma vie pour en arriver là. Ça s'est enfin concrétisé et c'est exactement ce que j'imaginais. C'est sûr que l'emploi du temps est chargé. A 20 ans, j'ai envie de voir mes potes et ma famille donc c'est compliqué mais j'ai signé pour ça aussi.

Comment vivez-vous toutes ces nouvelles sollicitations?

Il y'a des activités plus cools que d'autres. Je suis chanceux et privilégié de faire un événement comme le Motormania. Et après il y'a des "filming day", des "marketing day", ce sont des trucs qui me rendent fou. J'ai juste envie de rentrer et de voir mes potes mais ça fait partie du job. C'est un aspect auquel je n'avais pas pensé à mon arrivée en Formule 1, celui de savoir gérer son temps le mieux possible, toute l'année. Je prends de l'expérience et je sais comment m'organiser pour la saison prochaine.

Pouvez-vous toujours sortir tranquillement dans la rue?

Je ne suis pas Cristiano Ronaldo. Ça reste jouable de sortir dehors et d'aller voir des potes donc tout va bien. Quand je rencontre des gens, je ne me sens pas oppressé. Je ne suis pas une superstar donc je pense que le compromis est bon.

Antoine Guillet

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