Adversaire ce mardi de Carlos Alcaraz en quart de finale de Wimbledon, l’Anglais Cameron Norrie, qui a longtemps vécu en Nouvelle-Zélande, ne fait pas lever les foules avec son jeu. Et il a quelques ennemis dans le vestiaire.
Dimanche soir, au terme d’un huitième de finale épique de 4h26 face à Nicolas Jarry à Wimbledon, Cameron Norrie, 61e mondial, s’est offert un roulé-boulé sur la pelouse du court 1. "C’est la première fois que ça m’arrivait", expliquait-il en conférence. Cette attitude se justifiait pleinement. Il venait de vivre un match stressant face au Chilien. Après s’être procuré une balle de match dans le tie-break du troisième set, il a dû faire des heures supplémentaires (6-3, 7-6, 6-7, 6-7, 6-3).
Un manque de popularité
Mais "Cam", adversaire de Carlos Alcaraz en quart de finale ce mardi, ne rechigne pas aux marathons. La raison est toute simple: il a des poumons plus gros que la moyenne. "J’avais passé une radio banale lorsque j’étais au collège mais le mec me dit: 'Tu dois être un apnéiste, tes poumons sont énormes!' Je lui ai répondu que je l’ignorais. Depuis cette annonce, j’ai une énorme confiance en mon cardio. Je ne redoute pas les longs rallyes."
C’est probablement l’une des raisons pour lesquelles Cameron Norrie a la réputation d’être une sangsue, un mur. Alors que Nicolas Jarry a frappé 103 coups gagnants, l’Anglais n’en a lâché que... 36. Cette stratégie lui a permis d’atteindre le dernier carré au All England Club en 2022. Il avait alors échoué face à Novak Djokovic en trois sets.
Cameron Norrie souffre aussi d’un manque de popularité. Il faut dire qu’il n’a rien d’Anglais. Il est né en Afrique du Sud et a passé ses premières années en… Nouvelle-Zélande. Il a joué l’Open d’Australie juniors sous la bannière néo-zélandaise. Ensuite, il est rentré en Angleterre en 2013. Avant de tenter l’aventure dans un College américain, à la Texas Christian University, de 2015 à 2017.
Un gros problème avec Djokovic à Rome
Avec un tel parcours de vie, difficile de séduire le public anglais, au contraire de Tim Henman, Andy Murray et même Jack Draper, de purs "britons". On parierait même que le Centre Court, mardi, sera partagé, car il aura en face de lui le double tenant du titre Carlos Alcaraz.
L’Espagnol se méfie de ce quart de finale: il a perdu deux fois contre Cameron Norrie, en 2022 au Masters 1000 de Cincinnati et en 2023 en finale du tournoi de Rio. A priori, il n’existe pas de différend entre les deux hommes. Ce qui n’est pas le cas avec Novak Djokovic. En 2023, à Rome, l’Anglais avait expédié un smash dans les mollets du Serbe alors que celui-ci lui tournait le dos, convaincu d’avoir perdu le point. Le regard noir du Serbe reste dans toutes les mémoires.
