

L'ex-numéro 4 mondiale, Caroline Garcia, a assuré samedi être "en paix" avec sa décision de mettre prochainement un terme à sa carrière. Une décision annoncée vendredi et prise, selon elle, dès le "début de saison".
Caroline, à quel moment avez-vous pris la décision de quitter prochainement le circuit WTA?
J'ai pris la décision en début de saison. Quand j'ai pris mon break (elle a anticipé sa fin de saison en 2024, NDLR), je ne savais pas si (...) j'allais revenir ou pas. Quand j'ai arrêté, j'en avais vraiment besoin émotionnellement parce que j'avais l'impression de détester le tennis et tout ce qu'il y avait autour. Je voulais me laisser un peu de temps en dehors de cet environnement pour essayer de comprendre ce que je ressentais et si je détestais ou pas le tennis.
Quels enseignements avez-vous tirés de cette pause loin du circuit?
Avec du temps, je me suis rendue compte que j'aimais le tennis et tout ce qu'il m'avait apporté dans ma carrière et dans ma vie. Je voulais rejouer une saison. Physiquement, ça ne s'est pas vraiment passé comme je voulais, mais je voulais jouer à ma façon, avec l'équilibre que j'avais envie d'avoir dans ma carrière et dans ma vie. Le tennis, j'aime ça et je l'aimerai toujours. Après, tout ce que tu as besoin de faire pour être compétitive à très haut niveau - les voyages, les entraînements sur le court, en dehors du court, le kiné, la récupération... - je n'ai plus la force intérieure de le faire. Et du coup (...) partir, ça me va bien.
Est-ce que votre décision a été motivée par des raisons essentiellement physiques ou plutôt mentales?
Je pense que c'est un peu de tout. Forcément, il y a des années qui m'ont un peu vidée émotionnellement et physiquement. À tout le temps repousser ses limites, forcément il y a des traces qui restent. Et puis (j'ai) aussi l'envie de fonder une famille, de passer à autre chose, de pouvoir profiter de la vie. Je suis complètement en paix avec ma décision. J'étais contente de pouvoir la partager, d'être honnête par rapport à ça et de ne plus le cacher.
Maintenant que vous avez annoncé votre retraite imminente, vous sentez-vous plus relâchée à l'aube de votre dernier Roland-Garros?
Mentalement, je dirais que oui. Physiquement, je suis un peu sur des oeufs, j'essaie de gérer au maximum mes efforts, je ne suis pas aussi relâchée que ce que j'aimerais. Même si je n'ai pas autant joué que ce que j'aurais souhaité ces dernières semaines, ça fait 20 ans que je fais du tennis, donc je me débrouille et j'ai envie de compter là-dessus et sur la confiance que je peux avoir dans mon jeu.
Aurez-vous droit à un hommage comme Rafael Nadal ou Richard Gasquet?
Quand je suis allée dire à Amélie (Mauresmo, directrice du tournoi) que c'était mon dernier Roland-Garros et ma dernière saison, je lui ai dit que si elle pensait que je méritais un hommage, je préférerais que ce soit l'année prochaine.
Quels derniers tournois disputerez-vous après Roland-Garros?
Je joue le Queen's (WTA 500 de Londres, 9-15 juin). Après, j'aimerais bien jouer Wimbledon (30 juin-13 juillet). Vu que mon classement a un petit peu baissé, on verra si j'ai une invitation ou pas. Et après, direction l'US Open (24 août-7 septembre).
Avez-vous déjà des projets pour votre après-carrière?
Il y a toujours des projets. (Avec son compagnon Borja Duran), on a déjà notre podcast qu'on a envie de continuer, qui marche vraiment bien. Après, être un peu tranquille aussi et savoir se poser après avoir couru pendant autant d'années d'un endroit à l'autre, ça va faire du bien.