L’opération Coupe du monde a débuté. Que l’on ne s’y trompe pas, cette rentrée des classes n’était pas aussi banale que les précédentes. Dans leur histoire récente, les Bleus ont d’ailleurs montré qu’ils n’étaient pas toujours aussi studieux qu’ils n’en ont l’air à cette période de l’année. Parce que dans ces campagnes de qualif’ vieilles comme le foot, l’ennui atténue souvent l’envie. Mais le format de cette année est différent, et l’histoire nous dira, à la fin du bal, si c’était une bonne chose ou pas.

Exit ces plages d’éliminatoires dispatchées sur deux ans : place à une mission concentrée sur deux mois, avec un groupe de quatre en guise d’apéro avant le menu, plus copieux, du Mondial américain. Et cela tombe bien, puisque les Bleus entamaient leur programme par le plus gros morceau, l’Ukraine, avec un déplacement Pologne – contexte géopolitique oblige. Autant d’éléments pour générer ce petit sentiment d’urgence qui mobilise les têtes et électrise les jambes.

C’est dans cet état d’esprit que l’équipe de France a vécu la genèse de sa grande aventure. Avec un effectif rodé au haut niveau et animé par une flamme qui dépasse largement le cadre du football, l’Ukraine, portée par des éléments comme Oleksandr Zintchenko ou le néo-Parisien llya Zabarnyi, avait de vrais arguments à faire valoir. Les Bleus, eux, avaient bien l’intention d’entretenir un élan offensif impulsé par leur nouvelle force de frappe, mais ils devaient aussi gommer leurs fragilités derrière. C’est un curseur à régler. Et c’est en bonne voie.

Des Bleus appliqués, Olise dans tous les bons coups

Avec un quatuor Doué-Olise-Barcola-Mbappé mariant créativité et efficacité, la bande à Deschamps a mis les ingrédients nécessaires pour revenir de Pologne avec trois points précieux en poche. Une performance intéressante qui porte la signature de Michael Olise. Le vice-champion olympique est bien une valeur montante dans ce groupe.

Précieux dans l’orientation du jeu, disponible entre les lignes, le crack du Bayern a été dans tous les bons coups. C’est lui qui a débloqué la situation pour mettre les Bleus sur des bons rails, en plaçant un tir dans le soupirail après un bon centre de Bradley Barcola (0-1, 10e). C’est lui, encore, qui aurait pu faire le break sur un nouveau tir vicieux à l’entrée de la surface (17e).

Concentrés, les Bleus ont aussi montré des garanties dans le secteur défensif, avec une bonne implication de ces artistes dans les phases sans ballon. C’était l’un des enjeux majeurs de cette rencontre en terres hostiles, et ce sera sûrement une clé pour continuer à rêver. Bien organisés, sérieux et appliqués, les hommes de Deschamps ont aussi traversé quelques turbulences au retour des vestiaires, mais Mike Maignan veillait au grain. Un tournant avant un break assez logique en contre, sur une action en solo majestueuse de Kylian Mbappé (0-2, 82e).

Les Bleus ont donc rempli la première partie de leur contrat et on fait un premier pas vers ce Mondial américain. Battre l’Islande, mardi, les placerait sur un boulevard.