
À quelques heures de l'entrée en lice des Bleus, Bixente Lizarazu a décidé de mettre les pieds dans le plat. Et son message a de quoi inquiéter.
Alors que l’équipe de France s’apprête à débuter sa campagne de qualification pour la Coupe du Monde, Bixente Lizarazu a pris sa plus belle plume. Dans un édito pour L’Équipe, le champion du monde 98 a décidé de tirer la sonnette d’alarme. Le sujet ? L’état de fraîcheur, ou plutôt d’usure, des joueurs. « Dans quel état physique seront les Bleus ? », s’interroge-t-il, pointant du doigt des cadences « non-sens » et un manque de récupération criant.
Lizarazu dénonce les cadences infernales subies par les Bleus
Le constat de Lizarazu est sans appel. Entre des saisons à plus de soixante matchs, des compétitions qui s’enchaînent et des vacances réduites à peau de chagrin, les organismes sont à la rupture. « Arrive un moment où une saturation s’installe », prévient-il. Pour lui, la fatigue n’est pas seulement physique, elle est aussi mentale. Une analyse qui fait écho aux récentes sorties de Didier Deschamps et Kylian Mbappé, qui alertaient eux aussi sur ce surmenage permanent.
Lizarazu ne parle pas dans le vide. Il sait de quoi il parle. Avant le triomphe de 1998, une grave blessure l’avait tenu éloigné des terrains pendant une grande partie de la saison. Un mal pour un bien, qui lui avait permis d’arriver au Mondial avec une fraîcheur exceptionnelle, faisant de lui l’un des meilleurs Bleus de la compétition. Son expérience personnelle donne une légitimité immense à son propos.
La Coupe du Monde, ce « graal » en péril
Pour l’ancien latéral du Bayern, il est urgent de « sacraliser » la Coupe du Monde, « le graal », et de faire en sorte que les meilleurs joueurs y arrivent dans des conditions optimales. Il plaide pour une gestion plus intelligente des temps de jeu, citant l’exemple de Kylian Mbappé, qui aurait sans doute dû être mis au repos lors de certains rassemblements la saison passée. « Il faut accepter l’idée que, même si le joueur n’est pas blessé, il puisse bénéficier d’une coupure pour se régénérer mentalement », insiste-t-il.
Son message est un appel à la raison, adressé aux clubs, aux sélections et aux joueurs eux-mêmes. Il rappelle une vérité simple : on ne peut pas tirer indéfiniment sur la corde. À force de vouloir tout jouer, tout le temps, on risque de tout perdre. L’avertissement est clair. Espérons qu’il sera entendu avant qu’il ne soit trop tard.