

Tout oppose les deux Transalpins Jannik Sinner et Lorenzo Musetti avant leur quart de finale à l'US Open ce mercredi. L’un est originaire du Sud-Tyrol, l’autre vient de Toscane et possède un merveilleux revers à une main, sa signature.
On imagine que les télévisions européennes - Sky Italia en tête – vont tenter d’user de leur influence pour que le quart de finale "historique" entre Jannik Sinner et Lorenzo Musetti se déroule mercredi en day session et non en plein milieu de la nuit. C'est peine perdue, puisque ce choc entre les deux joueurs a été programmé en dernière rotation de la night session sur le court Arthur Ashe, soit aux alentours de 3h du matin. Historique, le mot n’est pas fort car c’est la première fois que deux Italiens vont s’affronter à un stade aussi élevé dans un Grand Chelem.
Ce sera seulement la troisième confrontation entre les deux joueurs sur le circuit, après Anvers (2021) et Monte-Carlo (2023). À chaque fois, le n°1 mondial s’était imposé. Mais les tifosi se souviennent aussi d’un match très médiatique en 2019. Alors minots, Lorenzo Musetti et Jannik Sinner s’étaient affrontés en pré-qualifs du Masters 1000 de Rome et la chaîne Supertennis avait retransmis la "partita", consciente que l’avenir du tennis s’écrivait sous leurs yeux. La progression de Sud-Tyrolien a été plus rapide mais celle de Musetti, originaire de Carrare en Toscane, est régulière.
Un match à enjeux, surtout pour Sinner
Actuel 10e mondial, ce père de famille - qui est suivi depuis l’adolescence par Simone Tartarini - a atteint le dernier carré à Roland-Garros, où il a dû abandonner face à Carlos Alcaraz. La suite a été beaucoup plus compliquée. "Oui, il a connu des petites difficultés cet été", a constaté Jannik Sinner. "Mais il a retrouvé son niveau et une superbe forme, la pression sera sur moi." En cas de défaite, Jannik Sinner abandonnerait sa place de numéro 1 mondial.
Mais il n’envisage pas cette hypothèse. Surtout après sa démonstration (6-1, 6-1, 6-1) face à Alexander Bublik, qui l’imagine être le fruit de… l’intelligence artificielle. Sinner se réjouit surtout de la bonne santé du tennis italien. "Nos résultats peuvent apparaître normaux mais, justement, ce n’est pas normal ! C’est très difficile d’accéder à ce niveau de la compétition." Une remarque qui parle aux Français. Depuis Gaël Monfils à l’Open d’Australie en 2022, aucun tricolore n’a gagné quatre matchs consécutifs dans un Majeur. Les Italiens, eux, ont placé deux représentants dans les quarts de finale des quatre tournois du Grand Chelem.