

Défait dimanche par Benjamin Bonzi au premier tour de l'US Open, Daniil Medvedev a pété les plombs sur la première balle de match du Français à la suite de l'entrée inattendue d'un photographe sur le court. Ce dernier, qui s'est vu retirer son accréditation, se dit "victime" et "innocent".
Une pause de sept minutes sur une balle de match. Alors que Benjamin Bonzi était à un point de la victoire dans le troisième set de son premier tour de l'US Open contre Daniil Medvedev dimanche, et qu'il s'apprêtait à servir une deuxième balle, un photographe a fait irruption sur le court. L'arbitre de la rencontre Greg Allensworth a alors accordé une autre première balle de service au Français, estimant qu'il avait été gêné. Une décision qui a indigné le Russe, qui a stoppé le jeu avant de s'emporter contre l'arbitre et de galvaniser la foule.
Cette scène complètement folle a eu un retentissement mondial et n'a pas non plus épargné le photographe en question, Selcuk Acar. Journaliste expérimenté, ce dernier s'est confié au Daily Mail. "Je suis une victime, et je suis totalement innocent", a-t-il affirmé. "Cet incident a déjà viré au lynchage, et même si je suis innocent, je souffre beaucoup."
Des démarches juridiques?
Il assure par ailleurs avoir reçu l'ordre de pénétrer prématurément sur le court, alors qu'il avait hésité à le faire. "S'il y a une caméra, les images montreront que je suis retourné voir l'officiel deux fois et que je ne suis pas entré." L'agent de sécurité lui aurait alors dit que "le match était arrêté" et l'aurait exhorté à marcher sur le terrain alors que le Tricolore se préparait pour son deuxième service.
"Je ne suis pas le genre de photojournaliste qui peut commettre une telle erreur", a-t-il poursuivi. Journaliste et photographe de longue date, Selcuk Acar a notamment couvert des visites présidentielles en Europe, des sommets de l'OTAN ou encore la Coupe du monde de football. Celui qui dit avoir "vieilli de dix ans" depuis dimanche est désormais en discussions avec ses employeurs et des avocats pour envisager des démarches juridiques, alors que son accréditation a été révoquée pour le reste du tournoi.
De son côté, l’USTA (la fédération de tennis américaine) conteste sa version et affirmé qu'il a ignoré les consignes de sécurité et désobéi à l’arbitre. "Il a été demandé au photographe de rester en place. Il a ignoré ces instructions et a pénétré sur le court à un moment inapproprié, entre deux services sur balle de match", précise un communiqué.
Medvedev "en colère contre la décision" de l'arbitre
Après l'incident, Daniil Medvedev avait réussi à retourner la partie et remonter ses deux sets de retard, avant de finalement s'incliner dans la manche décisive (6-3, 7-5, 6-7, 0-6, 6-4). "Je pense que si l'arbitre ne dit rien, Bonzi fait son deuxième service, gagne probablement le point et le match est terminé", a estimé le vainqueur de l'US Open 2021 en conférence de presse. "Mais il a dit ‘premier service’", donc "j'ai laissé parler mes émotions, mon mécontentement vis-à-vis de la décision. Ensuite, le public a fait ce qu'il a fait, sans vraiment me demander mon avis. C'était marrant à regarder. Je n'étais pas en colère contre le photographe (...) j'étais en colère contre la décision."
Le Français, qui affrontera l'Américain Marcos Giron (55e mondial) au 2e tour mercredi, s'est lui montré choqué par l'attitude du public et le comportement de son adversaire qui est "peut-être allé trop loin." "Je n'ai jamais vécu ça ni même jamais vu un match comme ça, a-t-il confié au micro de RMC. La situation a duré hyper longtemps et c'était hyper compliqué à gérer."