

Très à l'aise sur terre battue, sa surface de prédilection sur laquelle elle compte le plus de victoires dans sa carrière, Loïs Boisson va pouvoir s'aligner sur d'autres tournois sur le circuit WTA, à commencer par la saison sur gazon. Mais que peut-elle espérer?
Avec sa performance, la carrière de Loïs Boisson va prendre un nouveau virage. Son futur classement (120e au minimum) va permettre à la Dijonnaise de pouvoir rentrer dans des tournois mieux dotés en points et en argent avec la tournée à venir sur gazon. Boisson est déjà assurée de disputer les qualifications de Wimbledon après avoir fait valoir son classement protégé suite à sa blessure. En revanche, il est trop tard pour intégrer le tableau principal via le classement WTA car la date limite est fixée six semaines avant le début du tournoi de Wimbledon.
Plus que la belle dotation d’ores et déjà acquise (440.000 euros) pour avoir atteint les quarts de finale, Boisson retient surtout de pouvoir s’aligner sur de meilleurs tournois : "Je reste pas mal dans ma bulle pendant ce tournoi. J'essaie de ne pas voir tout ce qui se passe autour. Ma vie ne change pas, cela ne va rien changer. Tout va continuer de la même façon. Mon classement va me permettre de faire des plus gros tournois. Pour l'instant, il n'y a que ça qui changera."
L'opportunité d'étoffer son staff
Car Loïs Boisson n’envisage pas de changer quoi que ce soit dans l’équipe autour d’elle, son entraîneur Florian Reynet ou encore Sébastien Durand, son préparateur physique: "Elle a fait l’effort de garder son entraîneur quand elle était blessée", constate Tatiana Golovin, ancienne numéro 11 mondiale. "Garder, son équipe, c’est hyper mature et intelligent de sa part. Cela va l’aider financièrement de juste souffler. Elle a déjà 22 ans et beaucoup de dépenses faites et de sacrifices. Elle a la première récompense." Avec seulement 148.000 dollars de gain en carrière, Boisson va néanmoins pouvoir étoffer son staff avec la présence d’un kiné et pouvoir encore mieux être entouré.
Depuis 2021 et le début de sa carrière professionnelle, Boisson a disputé 211 matchs dont 140 sur terre battue avec ce Roland-Garros (71% de victoires). Sur dur, son pourcentage de victoire tombe à 46%. Elle n’a pas disputé pour l’instant de tournoi sur herbe. Mais Gilles Simon, ancien numéro 6 mondial, n’a pas de doute sur la capacité de Loïs Boisson à s’adapter sur d’autres surfaces.
"Honnêtement, c’est une bonne joueuse de tennis. Elle joue bien là, elle pourra bien jouer ailleurs. Elle passera sur gazon peut-être pour la première fois donc ça sera peut-être différent au niveau déplacement et tout", observe Simon. "Mais c’est une super bonne joueuse de tennis. Elle maitrise ce qu’elle fait. Elle apprendra vite et elle jouera bien sur toutes les surfaces."
Même sentiment pour Nathalie Dechy, l’ancienne professionnelle: "Sur les autres surfaces, il faut travailler différemment tactiquement mais on voit bien que les spécialistes de terre sont capables de jouer sur d’autres surfaces. Nadal le premier. Si on s’était dit au début qu’il serait capable de gagner Wimbledon, il n’y en a pas beaucoup qui l’auraient cru. Je n’ai aucune inquiétude."
Sa volée incisive et ses premières balles au service capable d’atteindre les 190km/h sont des atouts indéniables pour s’exprimer à Wimbledon, terre du service-volley. À Roland-Garros, Boisson possède le 8e service le plus rapide du tableau féminin à 193km/h. La percée importante au classement de Boisson lui permettra d’être la cinquième française au classement WTA voire la première en cas de victoire sur Mirra Andreeva. Son éclosion pourrait lui ouvrir les portes de l’équipe de France féminine de Billie Jean King Cup, toujours à la recherche d’un nouveau capitaine.