Arnaud Clément sera présent, encore une fois, au Trophée des Légendes de Roland-Garros, cette année. Le directeur du Challenger d'Aix-en-Provence n'a donc rien manqué de l'exploit majuscule de la jeune Loïs Boisson, 22 ans, qualifiée pour les quarts de finale du Grand Chelem parisien pour sa première participation dans le grand tableau, en tant que wild-card, et qui défie Mirra Andreeva ce mercredi. La preuve que le tennis féminin français peut offrir de belles émotions, même quand les attentes sont focalisées chez les messieurs.
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"C'est la très belle histoire du tennis français cette année"
"Le parcours est extraordinaire" a commenté l'ex-n°10 mondial, bluffé par le talent de la Dijonnaise. "On l'a vu perdre la première manche, on s'est dit "Bon bah voilà, c'est sympa. On a eu une belle première semaine, c'était une belle aventure". On ne s'attendait pas à ce qu'elle puisse revenir dans la partie et battre la n°3 mondiale. C'est assez exceptionnel et bluffant. On voit très clairement qu'elle a un jeu qui dérange beaucoup sur cette surface. Elle a de grosses qualités de déplacement, de bagarreuse. Ce n'est pas facile de lui marquer des points. Un grand coup de chapeau ! C'est la très belle histoire du tennis français cette année."
"C'est surprenant de la voir gérer si bien émotionnellement"
Face à Jessica Pegula, Loïs Boisson a scié tout le monde, par sa maîtrise technique mais aussi émotionnelle de l'évènement. "Elle est capable de mettre beaucoup de volume, de rebond. Certaines filles habituées au jeu en rythme ont beaucoup de mal à pouvoir s'appuyer sur cette balle car cela demande énormément d'efforts, de venir tôt au contact et de prendre la balle tôt. Ça leur fait prendre des risques et donc rater. On a vu Pegula avoir du mal à trouver le bon timing pour entrer dans le court. C'est surprenant de voir la Française en 8es de finale d'un Grand Chelem, son Grand Chelem, gérer si bien émotionnellement. En face, il y a une expérience énorme à ce stade de la compétition. Il y a eu de la nervosité, mais il y en a eu encore plus du côté de l'Américaine. Je trouve que Loïs a été maîtresse de ses émotions, et c'est ce qui est très fort dans sa performance."
"La Fédération est consciente des difficultés du tennis féminin"
Malgré tout, les maux du tennis féminin français ne sont pas tous soignés. "C'est une très belle histoire, c'est génial. La Fédération en est consciente. Il y a des difficultés sur le tennis féminin. C'est rigolo car on attendait beaucoup plus des garçons et rien des filles, et l'inverse s'est produit. Et finalement, tant mieux. C'est aussi ça le sport. Il n'y a pas eu beaucoup de réussite chez les garçons. Il n'y a pas eu trop de critiques. On laisse le temps à cette jeune génération de grandir. D'ici un an ou deux, en Grand Chelem, on aura de très bons résultats aussi chez les garçons."
