

Aux côtés de Daniil Medvedev jusqu'en février, puis proche du jeune talent français Moïse Kouamé par la suite, Gilles Simon est désormais libre de toute collaboration. Pourtant, "depuis sa grotte" comme il le dit si bien, l'ancien n°6 mondial suit tout le circuit, féminin comme masculin. Alors forcément, il connaissait Loïs Boisson avant son éclosion impressionnante et inattendue à Roland-Garros, avec un quart de finale en tant que wild-card. La Dijonnaise aura t-elle ses chances face à Mirra Andreeva au prochain tour ? Gilles Simon ne serait pas surpris de la voir aller plus loin qu'un quart de finale.
"Loïs Boisson maîtrise ce qu'elle fait"
"Elle jouait bien depuis un moment, elle a eu un coup d'arrêt depuis sa blessure. On sait qu'elle joue vraiment bien, et elle avait déjà montré qu'à chaque fois qu'elle jouait des joueuses soi-disant beaucoup plus fortes qu'elle au classement, elle jouait et elle avait des victoires tranquilles, parfois. Ce n'est pas une surprise" a confié Gilles Simon, lundi soir. "Elle est en confiance et en trois sets gagnants, ça peut aller vite. Elle est dans un super mix. Elle n'était pas attendue, et les autres joueuses la découvrent. Ce n'est pas simple pour elle d'avoir des repères. C'est une bonne joueuse de tennis. Elle maîtrise ce qu'elle fait."
"Quand je la vois jouer, je ne la vois pas en feu..."
"Loïs est agréable à voir jouer. Elle est dans son style" a t-il poursuivi, avec optimisme pour l'avenir. "Elle pourra s'adapter aux autres surfaces selon moi. Quand je la vois jouer, je ne la vois pas en feu. Ce qu'elle fait, c'est ce qu'elle maîtrise. Le fait qu'elle parte de loin au classement fait qu'elle le pose dans des tournois moins forts, donc on se demande jusqu'où ça va tenir. Et aujourd'hui, on se rend compte qu'elle tient jusqu'à... quasiment tout en haut, c'est-à-dire Pegula."
"Si ça ne suffit pas contre Andreeva, elle aura enfin des repères"
Mercredi, la Française de 22 ans tentera de renverser Mirra Andreeva, titrée à Dubai et Indian Wells et demi-finaliste en titre Porte d'Auteuil. Un iceberg que Boisson devra déplacer avec ses forces. Que faire pour créer la surprise ? "Jouer son jeu. Elle fera la même chose que ce qu'elle fait depuis le début. Loïs va découvrir une joueuse. Elle se rendra compte de la qualité de frappe de Mirra. Si ça ne suffit pas, elle aura enfin des repères face à une joueuse plus forte que Pegula, même si Pegula est devant au classement. Mon feeling est que Mirra est plus forte."
"Il ne faut pas se tromper : ce n'est pas ultra satisfaisant pour un pays comme le nôtre"
Globalement, l'éclaircie Loïs Boisson est rassurante pour l'état du tennis féminin français, critiqué ces derniers mois en raison d'un classement inquiétant, et même d'une période sans joueuse dans le Top 100 WTA. "C'est souvent à l'image de ce qu'on a toujours vu sur le tennis féminin. On a souvent eu moins de densité, c'est-à-dire moins de joueuses dans le Top 100-200 que chez les hommes, mais souvent de meilleurs résultats en titres de Grand Chelem, en Masters. Ça continue comme ça, et c'est très bien."
"D'une manière générale, ce n'est pas ultra satisfaisant pour un pays comme le nôtre, qui investit beaucoup dans le tennis féminin. Il ne faut pas se tromper. Après, on a souvent eu de très bonnes joueuses. On en a une qui performe, et on espère qu'elle aille plus loin que son quart, car ça peut aller jusqu'au bout, il ne reste plus que trois matchs. Depuis ma grotte, je suis tout. Il n'y a pas un résultat que je ne connais pas, pas un jeune, un joueur ou une joueuse que je ne connais pas, que les choses soient claires."