

Il est de retour sur Tennis Actu pour vous livrer ses chroniques. Philippe DOUCET dit "La palette" ! Vous connaissez forcément. Le consultant foot de Canal +. Né le 16 août 1962, Philippe DOUCET est aussi et aujourd'hui gérant de son entreprise "La Palette a Doudouce" et cette année, en balade tous les jours à Roland Garros, Philippe Doucet nous raconte une anecdote par jour… et c'est sur Tennis Actu.
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"Aucun miracle ne semblait possible depuis la relégation en deuxième division de la Billie Jean King Cup... "
Premier Roland-Garros, premier match sur le Central et victoire sur la troisième joueuse mondiale ! Et c’est français, tout ça ! Loïs Boisson a 22 ans et offre au tennis français la plus belle des surprises en atteignant les quarts de finale du tournoi féminin. « Je ne m’y attendais pas, a-t-elle avoué immédiatement. Mais quand j’ai vu que je rivalisais avec Pegula, la troisième mondiale, alors j’ai tout donné ! » De fait, toute la France attendait les garçons dans ce tournoi maison. Mais avec Fils et Umbert tombés sur blessures, les Français ont été décapités dès le vendredi de la première semaine.
Côté filles, on n’attendait rien. Aucun miracle ne semblait possible depuis la relégation en deuxième division de la Billie Jean King Cup. D’autant que Jeanjean pointait à la première place française avec sa 89e place. Humiliant ! Mais deux Françaises ont réussi de bonnes performances en junior ces dernières années. Elsa Jacquemot a ainsi gagné les juniors à Roland-Garros en 2020 ! Et elle a été sortie au 3e tour par une joueuse de sa génération, Loïs Boisson, qui avait également réussi quelques perfs en juniors.
Son palmarès en WTA ? Une victoire cette saison à Rouen. Point final. Il faut dire que Roland-Garros n’a pas toujours réussi à Lois Boisson. Bénéficiaire d’une Wild Card l’année dernière pour Roland-Garros, elle s’était fait les ligaments du genou peu avant. Opération et saison terminée. « J’avoue que, à l’hôpital, je n’avais pas le cœur à regarder Roland-Garros à la TV», se rappelle t’elle ! On a bien cru que la réciproque était vrai tant le Central était vide à l’arrivée des joueuses. Et pas seulement les loges au bord du court… Moi-même, j’étais comme tout le monde, autour d’un repas et d’autres boissons. Avant de foncer voir jouer et découvrir Loïs Boisson, à mesure qu’elle accrochait au deuxième set.
Dans un stade enfin plein, je découvrais mes premières balles féminines depuis le début du tournoi (et oui, ce n’est pas bien !). Jolie surprise que de voir Lois Boisson avec son gros lift en coup droit trimbaler la numéro 3 mondiale. Visiblement tétanisée, Jessica Pegula s’est tout de même battue. Les deux derniers jeux ont ainsi duré 24 minutes (3/6, 6/4 6/4) !
L’histoire paraît trop belle pour la 361e mondiale… De fait, le classement de Loïs Boisson a une explication. L’an dernier, elle était autour de la 150e place et devait avoir une wild-card (invitation) pour Roland. Partie remise à cause de son genou qui a lâché. A 22 ans, son jeu paraît très mâture autour d’un service rapide (180/190 km/h) et de sa claque de coup droit. Guy Forget, croisé pour le tournoi des anciens, paraît même enthousiaste. « Son jeu n’est pas stéréotypé. Elle varie beaucoup, à la manière d’un Musetti. Avec, de plus, un bon équilibre attaque/défense. C’est rafraichissant ! ».
De fait, Loïs Boisson possède un lift qui enfonce même une contreuse comme l’Américaine Jessica Pegula. De quoi atteindre donc les 1/4 de finale des Internationaux de France pour la première fois pour un ou une Française depuis Garcia et Mladenovic en 2017 ! Depuis, la chute semblait infernale. En passant deux tours ici, Jeanjean venait tout juste de réussir à devenir la première joueuse française à la… 89e place WTA !
Avec une championne qui affiche carrément son envie folle de gagner Roland-Garros, la France se prend à rêver…
Loïs Boisson va déjà monter vers la 120e place avec cette perf. Mais une victoire sur Miira Andreeva la propulserait en demi-finale et vers la 60e place. Une promotion éclair. « C’est comme un rêve éveillé. Mais, en fait, j’ai pour objectif de gagner Roland-Garros. Ce quart de finale est une étape. La terre-battue est ma surface et elle se marie très bien avec mon jeu… ».
Cela, la Française a pu le vérifier en s’entraînant une semaine avec des joueuses parmi les 50 premières. « Cela m’a fait du bien et permis de voir que j’étais proche du niveau. Quant au match contre Pegula, c’est forcément le meilleur match de ma vie puisque je n’avais jamais gagné à ce niveau. Mais je suis dans ma bulle, je m’isole. Du coup, je ne me rends pas compte du changement, ma vie reste identique ! »…
Ce ne sera pas forcément le cas des joueurs du PSG. Dont Ousmane Dembélé qui déboulait sur le Central dès la fin du match pour présenter la fameuse coupe aux grandes oreilles, celle de la Ligue des Champions. Décidément, le public français était gâté. Une ambiance de feu pour la fin de match de Boisson. Et encore la joie d’assister à cette cérémonie d’honneur avec Dembélé, peut-être futur numéro 1 mondial à travers le Ballon d‘Or. …
Après tout, le croisement tennisman/footeux n’était pas anodin à l’heure où Dembélé va enchaîner avec la Ligue des Nations et la Coupe du Monde des Clubs. Débat assuré sur les cadences infernales. Même si le problème ne touche pas vraiment Loïs Boisson, qui n’avait qu’un match officiel dans sa vie avant Roland-Garros !
Mais la Française a pu nous rassurer. Elle tentera tout mercredi en quart de finale. D’autant que son genou opéré, dont elle souffrait lors du match précédent contre Jacquemot, ne la fait plus souffrir ! Avec une championne qui affiche carrément son envie folle de gagner Roland-Garros, la France se prend à rêver…