Carlos Alcaraz avance et n'est plus qu'à trois victoires d'un double Porte d'Auteuil. Ce dimanche, l'Espagnol s'est imposé 7-6(8), 6-3, 4-6, 6-4 contre Ben Shelton, en huitième de finale de Roland-Garros. Secoué, la tête de série n°2 a résisté aux coups de canon de l'Américain, décomplexé et offensif. Alcaraz jouera donc son quatrième quart de suite à Roland-Garros et sera grand favori contre un autre Américain, Tommy Paul. Au passage, le protégé de Juan Carlos Ferrero jouera déjà son onzième quart de finale en Grand Chelem, à seulement 22 ans et quelques semaines...
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"Avant, je ne voulais pas tomber face aux gros serveurs"
Bravo, Carlitos. À quel point ce premier set a-t-il été important contre Ben ce soir ?
Il était très important de gagner ce premier set. C’était très serré. Il a eu des balles de set. Il aurait pu gagner ce set. Et cela aurait été encore plus difficile si j’avais perdu ce premier set. Donc, je suis vraiment très content d’avoir réussi à enchaîner après ce premier set difficile et de jouer un beau match, à un bon niveau, et de gagner le quatrième.
Bravo, Carlitos ! Ben est l’un des meilleurs serveurs au monde, mais tu es aussi un des meilleurs renvoyeurs au monde. Quand tu étais plus jeune, quand tu arrivais sur le circuit à 20 ans-21 ans, comment as-tu géré les meilleurs serveurs les premières fois que tu as joué contre eux ? Cela t’a pris combien de fois de t’habituer quand tu jouais contre des Zverev, par exemple ?
Honnêtement, je ne me souviens pas de mes premiers matchs contre les gros serveurs quand je suis arrivé sur le circuit. Mais je me souviens, au début, que je n’aimais pas jouer contre Alex Zverev ou ces gars qui sont de très gros serveurs et qu’il fallait jouer de fond de court. Je ne voulais pas tomber face à eux ; et aujourd’hui, cela m’est égal parce que je crois à mon retour. Aujourd’hui, je me suis senti à l’aise, cela n’a pas été un problème pour moi. J’ai appris à jouer contre ces joueurs et maintenant, je me sens à l’aise.
Bravo, Carlos ! Un joueur très différent ce soir par rapport aux autres jours. Y a-t-il des choses que tu as voulu faire aujourd’hui, que tu as faites et que tu n’avais pas faites au tour précédent et qui indiquent que les choses vont dans la bonne direction ?
Aujourd’hui, j’ai essayé de me concentrer pour jouer mon meilleur tennis, pour être agressif. Au début, c’était difficile, pour moi, de jouer à ce niveau. J’ai essayé d’être plus solide qu’agressif. J’ai fait des erreurs que j’ai dû compenser un peu tout le temps et j’ai trouvé la bonne façon de faire pendant le match et de continuer à compenser, mais c’est le tennis. À un tour, vous rencontrez un adversaire et au suivant un adversaire au jeu complètement différent. Il faut s’habituer au jeu de l’adversaire. Ce que j’essaie de faire, c’est de me concentrer sur moi-même.
"Je me serais senti coupable, honnêtement, si je n’avais rien dit..."
Tu joues un adversaire très différent au tour suivant : Tommy Paul. Vous vous êtes beaucoup rencontrés par le passé. Vous vous amusez bien. As-tu de bons souvenirs de tes matchs contre Tommy, par le passé, des souvenirs qui ressortent particulièrement ?
Je me souviens que chacun des matchs contre lui a été difficile, compliqué. En Grand Chelem, en Masters 1000, dans tous les tournois où je l’ai rencontré, cela a été compliqué. J’ai perdu plusieurs matchs contre lui. Et il est à nouveau en quarts de finale en Grand Chelem. Son niveau est très bon à l’heure actuelle. Il a confiance en lui. Le match sera donc assez intéressant. Je vais essayer de tracer ma route, de prendre le dessus, d’apprendre des erreurs que j’ai pu commettre aujourd’hui, de ne pas les reproduire contre Tommy.
Mais je pense que, pour le public, ce sera très intéressant à regarder parce que, à chaque fois que nous nous rencontrons, nous faisons monter notre niveau au maximum. Il y a de bons points, des échanges longs, de très bonne qualité. Ce sera super et très « sympa » à regarder. Je pense que ce sera un bon quart de finale.
Bonjour, Carlos. Je veux te poser la question sur ce point au début du deuxième set où tu as lancé ta raquette et Ben pensait que tu avais gagné le point. L’arbitre aussi. Tout le monde, en fait. Pourquoi as-tu renoncé à ce point ? Est-ce que tu t’es demandé si tu allais juste ne rien dire ?
C’est vrai que j’aurais pu ne rien dire, mais je me serais senti coupable, honnêtement, si je n’avais rien dit. En fait, il s’agit de la chose suivante : si je savais que j’avais fait quelque chose de mal, que j’avais eu un comportement illégal ou anormal, en fait, je me dis qu’il faut que je sois honnête avec moi-même, avec Ben, avec tout le monde. C’est le sport ou c’est comme cela que cela devrait se passer, en tout cas. Il faut être juste avec son adversaire, avec soi-même. Donc, je l’ai dit parce que je savais que je n’avais pas frappé le point correctement et ce n’est pas autorisé. C’est pourquoi je l’ai dit.
Au début du premier set, je crois, Ben a eu un autre événement, il a servi et cela a accroché le filet ; cela n’a pas été signalé par l’arbitre. Il m’a proposé que l’on rejoue le point. Il s’agit d’être honnêtes et fair-play l’un envers l’autre et le sport doit se passer comme cela. C’est souhaitable.
Carlos, peux-tu évaluer le niveau de Shelton sur terre battue ? C’est difficile pour les joueurs américains qui grandissent, en général, sur du dur. Que penses-tu, en général, de son niveau sur terre battue ?
De façon générale, il a un jeu qui correspond bien à la terre battue. Il a compris comment il fallait jouer sur terre et il montre un très bon niveau sur cette surface ; il l’a montré aujourd’hui. Et ce qu’il sait faire sur terre battue ou sur toutes les autres surfaces, c’est vrai qu’il a grandi sur dur, mais je pense que cela fait quelques années qu’il est sur le circuit et qu’il arrive à comprendre aussi comment on joue sur terre battue. Je pense que l’on va voir un sacré niveau de la part de Ben à l’avenir sur terre battue.
