A 18 ans, Joao Fonseca connaît une ascension fulgurante. L’actuel 65e mondial qui était encore 226e il y a un an, suscite beaucoup d’enthousiasme chez les observateurs. Le droitier redoutable au visage angélique a écrasé Hurkacz au premier tour (6-2 , 6-4, 6-2) et retrouve ce jeudi Pierre-Hugues Herbert sur le court 14.
Son style offensif ne passe pas inaperçu, ni les supporters brésiliens qui suivent les faits et gestes du nouveau chouchou. Le court 7 situé au pied du Philippe-Chatrier était bien trop petit mardi soir, si bien que même les spectateurs du central observaient depuis les étages la démonstration du prodige. "Le court était vraiment trop petit pour lui, explique Marcio Arruda, journaliste pour TennisBrazil. Tout le monde voulait le voir."
Fonseca marche dans les traces d’un certain Gustavo Kuerten, triple vainqueur à Roland-Garros (1997, 2000, 2001) et chouchou du public parisien. "Il commence être une star au Brésil, explique Maria Paula Carvalho de Radio France Internationale Brésil. C’est la première fois depuis Kuerten qu’on a un Brésilien qui a vraiment des chances de remporter un Grand Chelem comme Roland Garros."
Joao Fonseca reconnaît que la pression commence à se ressentir. "Les attentes sont toujours là, expliquait le joueur après sa victoire au premier tour. Les gens vont me comparer avec d'autres joueurs. Je sais qu'un jour ou l'autre, il y aura la pression, c'est normal. Il faudra que je la gère. Je suis jeune. J'acquière de l'expérience à chaque instant, j'apprends beaucoup de cet environnement, et du circuit, et des attentes que l'on a."
Pas un inconnu pour la France
Si Pierre-Hugues Herbert va l’affronter pour la première fois, Fonseca a déjà croisé la route de la France le 1er février dernier lors du premier tour de Coupe Davis à Orléans. Ugo Humbert avait dominé le Brésilien 7-5, 6-3. Herbert, sélectionné pour le double, avait observé le joueur et donc son futur adversaire: "C’est un jeune qui monte. Je l’ai suivi depuis 2-3 ans car il est passé par les Challengers. Je l’ai vu énormément gagner en début d’année sur une tournée australienne où il a extrêmement bien joué."
Au premier tour de l'Open d'Australie, sa victoire contre Andrey Rublev, tête de série numéro 9, en trois sets avait marqué les esprits. S’il n’est pas le premier à être aussi précoce, son jeu spectaculaire, offensif, donne beaucoup d’espoir pour son avenir. Chez les jeunes, il a terminé champion du monde juniors 2023 avec une victoire à l’US Open Junior.
Une enfance dorée
Fils du PDG du premier fonds spéculatif indépendant du Brésil, Joao Fonseca fait partie de la bourgeoisie brésilienne. C’est ce qui lui a permis de jouer au tennis qui est un sport très peu démocratisé et peu accessible. "Le tennis n’est pas un sport très populaire au Brésil, poursuit Maria Paula Carvalho. Il vient d’un club très select, le country club de Rio de Janeiro. Il jouait devant la plage d’Ipanema. Il n’est pas populaire comme Neymar et les gens qui viennent des favelas par exemple. Mais c’est vrai que tout le monde le suit. Il fait bien son travail, il est jeune, il a 18 ans, il est beau, il y a un mouvement de 'Fonséquisme'."
