Le Biterrois, qui a joué son premier Roland en 2002, à 15 ans, a connu moins de réussite Porte d’Auteuil qu’à Wimbledon ou Flushing Meadows. Il faut dire qu’il a croisé la route de Nadal à trois reprises. Retour sur vingt-et-une participations.

Révélé au Masters 1000 de Monte-Carlo en 2002, avec cet exploit monumental face à Franco Squillari, Richard Gasquet a évidemment disputé son premier Roland-Garros deux mois plus tard. Lancer un môme de 15 ans dans une compétition en trois sets gagnants constituait peut-être un risque mais Christian Bîmes, président de la FFT à l’époque, avait poussé pour qu’on offre une invitation au jeune prodige, alors 294e mondial.

Tout timide, il s’était placé au fond de la salle où se tenait le tirage au sort. Coquin, le sort lui avait réservé rien moins que le tenant du titre, Albert Costa. L’Héraultais avait un peu blêmi, aurait bien aimé éviter la meute de journalistes mais impossible, évidemment, de s’échapper.

A son âge, il fallait encaisser des pressions de toutes sortes. Finalement, c’est sur le terrain qu’il se sentait le mieux. A la surprise générale, il avait pris le premier set au Catalan avant, logiquement, de décliner physiquement (3-6, 6-0, 6-4, 6-3).

Quinze jours plus tard, il remportait le titre chez les juniors en martyrisant sur le court numéro 1 le pauvre Laurent Recouderc. La France du tennis se frottait les mains. Ce "petit" au revers à une main somptueux allait nous apporter sa dose de bonheur. En 2004, il remporte le double mixte au côté de Tatiana Golovin.

En 2005, il régale encore à Monte-Carlo en épinglant Roger Federer, alors numéro 1 mondial. Ce passing de revers lâché quatre mètres derrière la ligne de fond de court est encore dans toutes les mémoires. Le lendemain de cet exploit, il mène un set et un break face à un certain Rafael Nadal. Ce jeune gaucher venu de Majorque renverse la situation et c’est le début des problèmes et des comparaisons…

Premier défi face à Nadal en 2005

La "libération" en 2016 tarde, les deux phénomènes se retrouvent au troisième tour des Internationaux de France. Ritchie est 31e à l’ATP et Rafa est numéro 5. Le Central attend le choc avec une impatience considérable. Mais l’Espagnol s’impose aisément en trois sets (6-4, 6-3, 6-2). "Physiquement, il avait changé par rapport à Monaco", répètera souvent le Biterrois.

Et pendant que le Majorquin va enquiller les titres Porte d’Auteuil, "Ritchie" va subir deux grosses déconvenues face à David Nalbandian et surtout Kristof Vliegen (2007), son pire match à Paris. Forfait en 2008, le Français est ensuite assommé par son contrôle anti-dopage positif à la cocaïne.

De retour en 2010, il tombe en cinq sets dès le premier tour face à Andy Murray, deux jours après avoir soulevé le trophée à Nice. Le niveau de jeu remonte mais en 2011, il a la malchance d’être la victime en huitièmes de Novak Djokovic, intraitable. En 2012, il remporte un deuxième tour ahurissant face à Grigor Dimitrov. Le Bulgare a été perclus de crampes et Ritchie a vomi une banane. Mais ça bloque encore en huitièmes de finale face à Andy Murray.

La "libération" en 2016

A 27 ans, il n’a toujours pas atteint un quart à Roland-Garros. En 2013, il est revenu dans le Top 10. Son heure va sonner, c’est écrit. Opposé à Stan Wawrinka en huitièmes de finale, il dilapide une avance de deux manches avant de craquer 8-6 au cinquième set. L’une des plus belles rencontres jamais disputées sur le Lenglen. "Si je devais rejouer un match, ce serait celui-là", confiait-t-il dans le Podcast Court Numéro 1 il y a deux ans.

En 2015, il coince de nouveau en huitièmes de finale face à Novak Djokovic. Mais la libération survient lors de l’édition 2016. Il s’arrache face à Kei Nishikori, alors 6e mondial, pour connaître enfin les joies d’un quart de finale à la maison. Mais Andy Murray (n°2), encore lui, calmera l’effervescence en quatre sets (5-7, 7-6, 6-0, 6-2).

L’année suivante, un derby fraternel contre Gaël Monfils s’achève sur un abandon du Biterrois. En 2018 et 2021, il retrouve son ami Rafael Nadal. Il y a quatre ans, la partie s’était déroulée en nocturne. Richard Gasquet a entrevu le scénario catastrophe après avoir encaissé une bulle mais il avait rivalisé dans le deuxième set avant de céder 6-0, 7-5, 6-3.

Une fête avec les intimes le 3 juin

L’an passé, Richard Gasquet avait eu droit au Central Philippe Chatrier pour défier Jannik Sinner. L’histoire pourrait se répéter s’il écarte Terence Atmane, wild-card. Achever sa carrière face au numéro 1 mondial bouclerait symboliquement la boucle. Le 3 juin, "Richie" a prévu de retrouver ses potes et des proches pour une fête où tout le gratin sera là. Car Ritchie a toujours été unanimement apprécié par le vestiaire. Et il a étendu son réseau au milieu du foot.ir à Roland-Garros", a anticipé Richard Gasquet vendredi en conférence de presse.

L’an passé, Richard Gasquet avait eu droit au Central Philippe Chatrier pour défier Jannik Sinner. L’histoire pourrait se répéter s’il écarte Terence Atmane, wild-card. Achever sa carrière face au numéro 1 mondial bouclerait symboliquement la boucle. Le 3 juin, "Richie" a prévu de retrouver ses potes et des proches pour une fête où tout le gratin sera là. Car Ritchie a toujours été unanimement apprécié par le vestiaire. Et il a étendu son réseau au milieu du foot.