Roland-Garros : Rafael Nadal : "Si mon fils veut devenir tennisman..." #RG25 #RolandGarros #FrenchOpen #Nadal #Rafa

Roland-Garros : Rafael Nadal :
Par: Tennis actu Posté le: Peut 26, 2025 Voir: 13

Quel hommage et que d'émotions. Le court Philippe-Chatrier a vêtu son meilleur orange terre battue pour accueillir une dernière fois son héros. Rafael Nadal, reçu par 15 000 fans portant un tee-shirt "Merci Rafa", pour une cérémonie hommage exceptionnelle. Le Taureau de Manacor restera à jamais dans l'histoire de Roland-Garros. 14 titres à Paris, de 2005 à 2022, et une plaque commémorative sur l'ocre du Central parisien. Pari réussi pour Amélie Mauresmo, à la tête de cet hommage XXL. Novak Djokovic, Roger Federer et Andy Murray étaient présents, tout comme la famille de l'Espagnol et quelques grands noms du tennis et du sport : Pau Gasol, Iga Swiatek ou Carlos Alcaraz. L'émotion était forte dans les yeux de Nadal durant près d'une heure. Les larmes ont coulé. Revivez sa conférence de presse en intégralité ici.

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"Quand j'ai vu cette plaque, je pensais que ça ne serait que pour cette année"

Pour commencer, Rafa, une cérémonie exceptionnelle. On en a encore des frissons. Peux-tu nous dire ce que tu as ressenti sur ce court Philippe Chatrier aujourd'hui ?

Je pense que cela a été vraiment parfait. C'est probablement la journée la plus émouvante, vraiment, je suis reconnaissant envers Gilles et Amélie, tous les gens qui ont rendu cela possible. J'ai été très ému, pour un type comme moi, qui n'aime pas beaucoup ce genre de choses, parce que je reste toujours un petit peu timide dans ce genre de situation. Je n'aime pas beaucoup être le centre d'attention. Je l'étais assez quand je jouais au tennis. Mais honnêtement, j'ai apprécié, j'ai un peu souffert de mes émotions, mais j'ai beaucoup apprécié. C'était fantastique. Merci beaucoup, merci à tous pour avoir permis à cette journée de se dérouler.

Tu t’attendais notamment à cette plaque avec ton empreinte ? Cela t'a surpris, cela provoque quoi comme émotion ?

Cela a été une surprise fantastique. Bien entendu, je ne savais pas, je ne m'y attendais pas. Pour répondre à d'autres questions à l'avance, je ne savais rien de ce qui allait se dérouler. Je savais qu'il allait y avoir une vidéo quand j'arrivais, puis mon discours, puis quelques surprises, mais voilà, c'est tout ce que je savais. Quand j'ai vu cette plaque, je pensais que ça ne serait que pour cette année, mais maintenant, je sais qu'elle va rester pour toujours, c'est un vrai cadeau. Je ne saurais pas décrire ce que je ressens en mots. Je n'ai pas les mots pour dire que c'est un honneur gigantesque d'avoir ce point-là sur le court de tennis le plus important de ma carrière. C'est difficile de vous décrire ce que je ressens, mais cela m'a énormément touché. C’est très, très spécial... Merci.

Quand on voit l'émotion de la foule, de Novak, Roger, Andy aussi avec toi, cela te fait-il réaliser combien vous représentez, vous quatre, pour ce sport ?

Je crois que recevoir un hommage comme je l'ai reçu ici, aujourd'hui à Roland-Garros, c'est quelque chose d'incroyable. D'abord, je suis espagnol. Cela me fait ressentir ce que j'ai ressenti les 12 dernières années où j'ai joué ici. Je me sentais comme un joueur français. Avec tout le respect et l'amour que la foule m'a réservés, et les organisateurs aussi, aux Jeux Olympiques aussi. On m'a permis de prendre la torche des mains de Zizou, c'est absolument incroyable. Cela montre combien le pays et cette ville me respectent. Et vraiment, c'est une satisfaction gigantesque pour moi. Et d'avoir mes trois plus grands rivaux sur le court avec moi, cela représentait beaucoup. C'est aussi un grand message qui est envoyé au monde, parce qu'on a été des grands rivaux, ce sont probablement les rivaux les plus durs dans l'histoire de ce sport. Néanmoins, on se respecte, vous n'avez pas besoin de détester votre adversaire pour gagner contre lui. C'est ce que nous voulons montrer. C'est notre héritage pour la jeune génération. On se bat, mais les résultats sont ce qu'ils sont, voilà.

"Le Big 4 ? On s'est montré mutuellement la marche à suivre pour s'améliorer"

Le fait que les trois soient là, c'était aussi une des surprises. Savais-tu que tes trois rivaux seraient là ?

Je ne le savais pas, mais je me l'imaginais un peu quand même ! Il est vrai que souvent, les gens ont des calendriers chargés, mais ils savaient probablement que ce serait une journée tout à fait particulière pour moi. Novak joue ici, il est ici, mais les autres sont venus exprès. Cela compte beaucoup pour moi, parce qu'ils représentent une partie très importante de ma carrière tennistique. On s'est poussé jusqu'aux limites, comme je l'ai dit dans mon discours tout à l'heure. On était trois ou quatre, les meilleurs rivaux du monde. Parfois, quand vous n'êtes que deux, vous perdez un peu de motivation, parce que l'autre commence à perdre, ou est blessé. Mais là, comme on était quatre, il n'y avait jamais cette situation. Il y avait toujours un de ces quatre-là qui gagnait les tournois. Et quand on remet cela en perspective, c'est ce qui nous permettait de ne pas perdre notre intensité ou de continuer à essayer de progresser.

Entre nous, on a montré la voie, et on s'est montré mutuellement la marche à suivre pour s'améliorer. C'est fantastique, parce qu'avec ce type de rivalité, on a permis de faire progresser les chiffres du tennis au niveau suivant. Je suis sûr que la génération qui suit les améliorera encore.

À la fin de cet hommage, on t'a vu parler à Andy, Roger et Novak. Vous étiez tous les quatre ensemble. Que leur as-tu dit, si tu me permets de demander ?

Je leur demandais comment ils allaient, leur famille. Et mon bon ami Andy, cela faisait un moment qu'on n'avait pas été en contact. Et quand Arsenal a battu le Real Madrid, j’ai reçu juste après un message. Il m'envoie un texto. Attendez, je vais vous le lire parce que c'est assez bon comme message ! C'est assez intéressant : "Salut Rafa. Je ne t'ai pas parlé depuis un moment. Je prends contact juste pour savoir si tu vas bien." Cela m'a pris 5 secondes à peu près pour me rendre compte de ce que je lisais. Parce qu'au début, je me disais, il est sympa, il me demande comment je vais, comment va ma famille, et puis au bout de 5 secondes, j'ai réalisé... Ah, cet humour britannique ! Mais je ne lui ai pas répondu. Et je ne lui ai pas envoyé de texto quand l’Inter, pardon, le PSG, a gagné contre Arsenal.

Il a il a été difficile de ne pas pleurer. Et beaucoup de gens qui t'avaient vu jouer quand tu avais 16 ans, on t'a vu gagner à Monte-Carlo contre Albert Costa, 7/5, 6/3, le soir, lumière, tout le monde était quasiment parti parce qu'il y avait une soirée au Sporting de Monaco. Et tu as gagné contre celui qui avait gagné à Roland-Garros l'année d'avant. Alors tu dis merci à tout le monde, mais c'est à nous de te remercier, nous, les journalistes, on te remercie pour ce que tu nous as apporté. Tu as été un héros de ce sport, il était difficile de ne pas te féliciter pour ce que tu as fait. Je ne sais pas comment était ta relation avec les journalistes, je sais que tu nous as vu beaucoup, on t'a ennuyé, on t'a pressurisé avec les interviews, les One & One, mais en général, il y avait des relations fantastiques entre toi et nous ; je ne sais pas si tu es d'accord. Moi aussi, j'ai pleuré. Merci pour cela.

On a toujours eu une bonne relation. Je remercie tout le monde, mais je me suis senti respecté pendant toute ma carrière. Il est vrai que les joueurs de tennis sont plus exposés que les athlètes de tout autre sport, parce qu'on vous voit avant chaque tournoi, après tous les matchs, que l'on ait gagné ou perdu. On vient ici et on répond à toutes les questions. Dans les autres sports, comme le football, ils ne doivent pas avoir ces conférences de presse tous les jours. Je crois que c'est quelque chose de positif, parce que cela nous apprend aussi le self contrôle. On apprend à se contrôler soi-même, à gérer des situations souvent difficiles, des moments de frustration. Dans le même temps, on doit quand même venir ici et respecter tout un chacun. Je me sens très respecté par vous tous, et j'espère que vous avez ressenti la même chose de ma part. J'ai essayé, en tout cas. Rien n'est jamais parfait. On a eu des moments plus ou moins bons, mais j'essaie toujours d'être agréable et respectueux de vous tous.

"Je suis ce genre de gars qui arrive à se souvenir presque de chaque point"

Les fans et les médias se souviennent des 14 titres, des matchs, des finales, des demifinales. Je voulais vous demander si vous étiez le genre de personne qui se souvient de son deuxième tour en 2006, la demi-finale en 2008, qui se souvient de chacun de ses matchs. Si c'est le cas, quelle a été l'édition la plus dure et la plus émouvante pour vous ?

Je vais vous dire quelque chose de marrant. Je suis ce genre de gars qui arrive à se souvenir presque de chaque point, mais c'est une capacité que j'ai perdue il y a des années et des années, c'est vrai. Je n'arrive pas à me souvenir de la plupart des choses alors qu'avant, je me rappelais de beaucoup d'entre elles, chaque tournoi, chaque jeu, mais ce n'est plus le cas. C'est vrai, mais sans doute parce que j'ai mis un terme à ce chapitre de ma vie. Si je devais choisir une édition, allez, je vais vous donner deux années, parce qu'une seule, c'est difficile. 2006 était très particulière pour moi, quand je suis revenu après ma blessure au pied qui était tellement difficile. Beaucoup pensent à 2008, c'est vrai, parce que c'est l'année où j'ai le mieux joué. C'est probablement pour cette raison que ce n'est pas l'année dont je me souviens avec le plus d'émotion parce que j'ai gagné le tournoi sans tellement souffrir.

Dans mon état d'esprit, je me souviens plus des tournois où j'ai beaucoup souffert, où j'ai dû faire des efforts. Je n’ai pas une très bonne mémoire. 2010, après avoir perdu en 2009, a eu beaucoup de sens pour moi aussi. 2012 aussi, parce que je suis passé tout près du Grand Chelem, des finales. J'ai perdu à Wimbledon, à l'US Open, à l'Open d'Australie après 6 heures. Après ça, j'ai réussi à casser cette dynamique ici, et cela a beaucoup compté pour moi. Bien sûr, 2020, inattendu. 2022 a été la plus difficile, avec tout ce qu'il s'est passé avant et pendant le tournoi. Voilà les éditions qui restent inscrites dans ma mémoire, plus que les autres, sans aucun doute.

J'espère que vous profitez de votre retraite. J'aimerais savoir, lorsque vous êtes une légende du tennis à la retraite, comment occupez-vous vos journées ? Estce que vous jouez encore au tennis ? Vous semblez être en forme.

Ce n'est pas en raison de ma pratique du tennis, parce que je n'ai toujours pas touché une raquette depuis ma retraite ! Cela fait 8 mois que je n'ai pas été sur les courts, mais j'y reviendrai à un moment ou l'autre. Il faudra que je me prépare, que je m'entraîne pour jouer un match d'exhibition par exemple. J’ai eu beaucoup d'opportunités de le faire, mais j'avais besoin de prendre le temps pour me déconnecter un peu parce que les matchs d'exhibition, ce n'est pas seulement se rendre sur place et jouer. Il faut beaucoup de préparation pour ne pas décevoir les fans et tout le monde. Je n'ai pas de routine quotidienne. J'apprends juste à collecter des éléments sur les prochains chapitres de ma vie. J'ai des projets sur la compagnie hôtelière avec mon académie, l'entreprise de compléments avec Heliocare, ma fondation. Je prends du temps pour moi, avec ma famille. Je découvre ce qui me motive réellement pour cette nouvelle vie.

Ce n'est pas facile lorsqu'on choisit ses prochains objectifs. Pour moi, il est important d'avoir des objectifs dans cette vie parce qu'une vie sans objectifs est plus difficile selon moi. Je découvre ce qui me pousse, ce qui me pousse à continuer. Je m'amuse. Le tennis ne me manque pas pour le moment parce que j'ai l'impression de lui avoir donné tout ce que je pouvais. Aujourd'hui, je suis en paix. J'ai accepté l'idée que je ne pouvais plus être sur le court. Mon corps ne me le permet pas, c'est ainsi. Je suis en paix, j'ai fait tout ce que je pouvais pour avoir la meilleure carrière possible. Maintenant, je profite de cette nouvelle phase de ma vie. Je suis sûr qu'elle sera moins enthousiasmante que ma carrière, parce que l'adrénaline que vous procure une carrière sportive professionnelle est impossible à égaler, mais cela ne signifie pas pour autant que je ne serai pas heureux. Je peux être heureux avec moins d’adrénaline en m’occupant d’autres choses.

Pour revenir sur ce sujet, l'un des éléments qui a caractérisé votre carrière, c'est votre amour de la compétition, à quel point vous étiez compétitif. Pensez-vous trouver un projet qui vous permette d'être compétitif dans les prochains chapitres de votre vie ?

Je n'ai pas forcément besoin d'être dans la compétition à un très haut niveau. Je vais vous dire quelque chose d’amusant : quand j'ai pris ma retraite, dans les mois qui ont suivi, j'ai complètement perdu mon esprit de compétition. Je ne sais pas pourquoi. Je jouais au golf et cela m'était complètement égal de perdre, de gagner ou de m'améliorer. C'était assez étrange comme sentiment. Cela m'a beaucoup déstabilisé. Cela ne m'a pas beaucoup plu de vivre cela. J'ai retrouvé mon esprit de compétition, mettons cela derrière, juste pour vous en informer. Lorsque je joue au golf, quand je m'implique dans quelque chose, j'en profite de façon beaucoup plus agréable. En ce qui concerne les affaires, le côté professionnel, j'aurai probablement la motivation pour faire grandir, développer les choses et pour continuer à apprendre parce qu'en fait, j'ai été tennisman, donc j'ai engrangé de l'expérience de ce que j'ai vécu, mais j'ai encore beaucoup de choses à apprendre dans la vie. Je suis enthousiaste d'apprendre et de continuer à m'améliorer.

"Si vous avez le sentiment que ceux qui travaillent dans l'ombre sont heureux de vous voir, alors..."

Rafa, vous avez parlé de la fois où vous avez gagné pour la première fois il y a 20 ans, vous avez parlé de cette victoire. Je me demandais quels étaient vos souvenirs principaux de ce tournoi de 2005.

C'est le premier tournoi que j'ai approché avec l'idée qu'il pouvait se passer des choses spéciales. C'était la première fois que j'étais l'un des potentiels vainqueurs en Grand Chelem. J'étais très nerveux, à 100 %, mais en même temps, lorsque vous avez 18 ans, vous débordez d'énergie. D'une certaine façon, vous vous inquiétez moins de tout. Vous avez de la fraîcheur dans votre état d'esprit. Vous ne réfléchissez pas tant à ce qui pourrait se produire de négatif. Vous pensez juste à votre motivation, à faire de votre mieux, à essayer de gagner. C'est de cela que je me souviens, un gars débordant d'énergie, beaucoup de passion et de motivation pour ce qu'il faisait.

Rafa, un grand merci pour tout, pour tellement de choses. Vous avez eu cette carrière incroyable de votre statut de petit garçon jusqu'à il y a peu. Avec le recul, si vous pouviez isoler un aspect ou deux qui vous causent le plus de fierté, de satisfaction dans votre carrière époustouflante ?

En quelques mots, la détermination, très important. C'est ce qui apporte le reste. La passion, celle qui vous accompagne chaque jour quand vous allez sur le court et l'état d'esprit d'amélioration sur le court à chaque entraînement, j'ai toujours travaillé dans l'idée de m'améliorer. Je ne suis jamais rentré sur un court de tennis en me disant : "Je vais juste m’entraîner." Je suis toujours rentré sur un court de tennis avec pour objectif d'améliorer quelque chose. C'est l'une des clés de ma longévité et de mes succès, je pense. Parce que j'ai connu beaucoup de blessures et donc, sans ce besoin de s'améliorer pour compenser tout ce que je perdais par ailleurs, cela aurait été impossible. C'est de cela que je suis le plus fier.

Vous avez gagné le cœur des gens avec vos résultats de champion, mais c'est aussi l'humain que vous êtes, quand on parle aux ramasseurs de balles, aux chauffeurs, ils disent que vous êtes le joueur le plus respectueux, toujours gentil avec tout le monde. Est-ce quelque chose dont vous êtes aussi fier que de vos résultats ?

Bien sûr, et je le dis toujours. Les résultats sont des résultats, et on se souviendra de moi pour ce que j'ai fait sur le court, c'est ce qui restera. Il n'y a pas de doute. A un public large, vous pouvez mentir, mais vous ne pouvez pas mentir à ceux qui sont à vos côtés, jour après jour. Je ne parle pas de la famille, qui est votre famille, mais je parle aussi de votre équipe, et ceux qui travaillent derrière les projecteurs, mais qui vous voient tous les jours, qui voient vos réactions, comment vous réagissez après la victoire, après la défaite, comment vous vous comportez, les ramasseurs, les chauffeurs…

En fin de compte, je veux que l'on se souvienne de moi comme d'un gars qui fait que les gens sont contents de le revoir quand il revient sur les lieux. C'est cela qui est important pour moi. Quand vous prenez votre retraite et que vous ne revenez plus pendant un moment, si vous avez le sentiment que ceux qui travaillent dans l'ombre, mais qu'ils vous connaissent vraiment, qu'ils savent qui vous êtes dans la vraie vie, qu'ils veulent vous voir, qu'ils sont heureux de vous voir, alors c'est plutôt une bonne nouvelle. C'est le sentiment que j'ai eu presque partout.

"Je suis sincère : je n'ai jamais considéré que j'étais quelqu'un d'extraordinaire"

Félicitations, c'était une belle cérémonie. Je sais que tout au cours de votre carrière, vous avez essayé de donner le meilleur de vous-même et d'améliorer. Vous avez obtenu 14 trophées de Roland-Garros. Comment pensez-vous que quelqu'un pourrait arriver à battre ce record, et ce qu'il faudrait pour arriver à le faire ?

J'ai toujours dit la même chose. Honnêtement, battre ce record, je ne vais pas mentir, cela risque d'être compliqué ! Je dis, et j'ai le sentiment, et c'est sincère, que si j'ai réussi à le faire, et je ne pense pas être quelqu'un de si particulier, cela veut dire que d'autres peuvent venir, et peuvent accomplir la même chose. Bien sûr, je tempère, il faut que beaucoup de choses s’alignent et aillent dans votre sens pour avoir une telle carrière. Vous ne pouvez pas être blessé tout le temps, même si cela a quand même été un peu mon cas… Mais je n'ai déclaré forfait ici qu'une fois, en 2016. Vous pouvez avoir de mauvaises journées, des blessures, mais il faut aussi avoir de la chance pour gagner 14 Grands Chelem au même endroit. Roland-Garros, cela prendra du temps, mais cela pourra arriver, il faudra peut-être 30 ans, au moins 14 ans !

Cela a été un privilège de vous regarder jouer, de vous suivre pendant toutes ces années, un grand merci. Il y a 20 ans, lorsque vous êtes arrivé à Roland-Garros, auriez-vous pu imaginer que 20 ans plus tard, votre nom figurerait sur ce court, que votre famille, vos grands-mères, votre femme, votre fils, toute votre famille seraient là pour assister à ce moment ? Que cela signifie-t-il pour vous que votre nom soit inscrit sur le court Chatrier et de savoir qu'il y restera pour toujours ?

Je l'ai dit au début, c'est impossible pour moi de décrire ce que représente cet espace qui m'est dédié sur le court le plus important de mon existence. C'est vrai. J'ai tellement de gratitude, une gratitude infinie pour ceux qui ont rendu cela possible. Il y a 20 ans, ce à quoi je pensais, c'était le prochain entraînement, le prochain tournoi. Je n'ai jamais pensé que je deviendrais l'un des meilleurs joueurs du monde, à gagner des Grands Chelems. Ce qui m'inquiétait, c'était de progresser chaque jour. C'est ce que j'ai ressenti pendant toute ma carrière, d'y aller étape par étape. C'est comme cela que j'ai réussi à construire ma carrière.

Cette carrière couronnée de succès, parce que j'ai toujours eu des doutes et je n'ai jamais considéré que je n'étais si bon que cela. C'est toujours le cas. Les chiffres, effectivement, sont fous. Je suis sincère, je n'ai jamais considéré que j'étais quelqu'un d'extraordinaire. Je suis sincère. Je n'essaie pas de jouer la modestie. Bien sûr, il y a donc tout cela, mais à chaque fois que je suis rentré sur le court, j'avais le sentiment que je pouvais tout à fait perdre et c’est un sentiment qui ne m'a jamais quitté au cours de toutes ces années. C’est peut-être un sentiment qui m’a aidé. Tout au long de ma carrière, cela a été extrêmement important, sans l'ombre d'un doute.

Félicitations pour cette cérémonie, Rafa. Vous savez les sacrifices qu'il a fallu faire pour arriver sur le toit du tennis, tout ce qu'il faut consentir lorsqu'on est un athlète professionnel. Aimeriez-vous que votre fils devienne tennisman, ou sportif professionnel ?

Si mon fils avait une carrière similaire à la mienne, oui, bien sûr, parce que vous parlez de sacrifice, de tout ce à quoi on renonce pour être professionnel, mais c'est un sentiment que je n'ai jamais eu. Je n'ai jamais eu le sentiment d'avoir fait beaucoup de sacrifices, d'avoir renoncé à une partie de ma vie pour devenir professionnel. D'une certaine façon, je ne suis pas passé à côté de certaines choses quand j'étais jeune à cause du tennis. C'est juste que je n'étais pas capable de faire tout ce que mes amis pouvaient faire tous les week-ends, mais j'ai été capable de faire toutes ces choses pour autant.

Lorsque vous arrivez à tout faire, cela ne s'appelle pas un sacrifice. Vous travaillez dur, ça c'est certain. Vous poussez autant que possible, mais vous êtes en train de faire ce qui vous plaît. Si c'est ce que mon fils veut faire, je lui apporterai mon soutien. Je ne pense pas que ce sera le cas, mais je le soutiendrai dans tout ce qu'il voudra faire. Le plus important, c'est que pour moi, lorsque vous faites quelque chose, il ne faut pas penser que parce que vous le faites, vous renoncez à autre chose parce que cela signifie que vous n'avez pas la bonne approche. C'est mon point de vue.

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