

Le mythique Grand Prix de Monaco a lieu tout le week-end au cœur de la principauté. Un GP remporté par Charles Leclerc et Ferrari l’année passée. Sauf que cette saison, la dynamique est toute autre. La faute notamment à une voiture bien en dessous des capacités de la McLaren. À la veille des qualifications ô combien importantes sur un circuit ou il est presque impossible de doubler, le patron de Ferrari Frédéric Vasseur s’est confié au micro de RMC Sport.
Frédéric, vous êtes de retour à Monaco, un an après la victoire de votre pilote Charles Leclerc ici. Il n’est pas comme les autres ce GP ?
Monaco, c'est spécial pour tout le monde, dans le paddock mais encore plus pour nous. Étant Ferrari, je considère un peu Monaco comme chez nous. Et puis, en ayant Charles dans l'équipe, forcément, ça prend une saveur particulière.
Vous gardez en mémoire la victoire de Charles l’année dernière ? Ou vous êtes passés à autre chose ?
Non, c'est passé, c'est derrière nous mais bien sûr que ça restera. Quand j'arrêterai la course automobile, j'aurai ça en tête, qu'on a gagné à Monaco, que ça a mis fin à une longue période difficile pour Charles ici, et que c'était un super moment de ma vie professionnelle. Mais après, une fois que c'est fait, c'est derrière. Il faut penser aux courses qui viennent, pas à celles qui sont passées. C'est vrai qu'en revenant ici, on se souvient un peu de tout ce qui s'est passé l'année dernière, mais il faut penser à dimanche. C'est un gros objectif de la saison.
Ferrari est quatrième au classement des constructeurs, Charles Leclerc et Lewis Hamilton sont cinquième et sixième au classement des pilotes, des résultats forcément en dessous des attentes. Est-ce que Monaco c’est le Grand Prix qui peut vous relancer ?
Pas forcément. Sur le papier, je pense qu'on n'était vraiment pas en confiance en arrivant ici, parce que notre faiblesse depuis le début de l'année, c'est un peu les virages lents. Donc en arrivant à Monaco, on n'était pas vraiment confiant. Mais bon, ça a l'air, jusque-là, de plutôt bien se passer. (Charles Leclerc termine les deux séances d’essais libres avec le meilleur temps, ndlr). On pouvait difficilement faire mieux aujourd'hui, donc on va prendre ça comme un signe encourageant, même si je pense que McLaren cachait un peu son jeu aujourd'hui. Au moins, par rapport aux autres, je pense qu'on est dans une meilleure condition qu'on ne l'a été lors des dernières courses.
Charles Leclerc et Lewis Hamilton ont connu de grosses désillusions ces dernières semaines, comment les sentez-vous à la veille des qualifications (samedi 24, 16h) ?
Complètement détendus et avec une super bonne approche depuis le début du week-end. Je pense que c'est peut-être ça aussi qui fait la différence. Monaco, c'est un peu le genre de circuit de Bakou. Ce sont des circuits en ville. Soit on arrive avec une dynamique positive en se disant que c'est super, c'est merveilleux, si jamais on est un peu sur la défensive, ça devient très compliqué. Et je pense qu'il y a cette dynamique positive pour les deux depuis le début du week-end.
C'est un parcours assez particulier pour Charles qui est à domicile ce week-end. Vous le sentez un peu différent quand approche Monaco ?
Je pense qu'on a plutôt bien géré l'avant Grand Prix, un peu comme l'année dernière. Il n'a pas eu trop de sollicitations. On essaye de le garder un petit peu de côté. On en parlait ce matin, il me disait que jusque-là, ça avait été assez tranquille. Je pense que c'est important parce que c'est un circuit qui, en termes de concentration et d'intensité intellectuelle, est hyper difficile, hyper demandeur. On ne peut pas se relâcher un seul centième de seconde. Arriver en étant épuisé psychologiquement, ce n'est jamais bon. Donc, je pense que les choses s'alignent bien pour l’instant.
Pour la première fois, il faudra s’arrêter obligatoirement deux fois aux stands sur ce Grand Prix de Monaco. Une nouveauté instaurée pour rendre l’événement plus incertain sur un circuit où il est quasiment impossible de dépasser. Cet arrêt supplémentaire, il peut tout changer ?
Oui, clairement, parce qu'on aura des choix à faire en fonction des potentiels safety cars, ou drapeaux rouges, ou quoi que ce soit. En fait, il n'y a pas de bonne stratégie, parce que la bonne stratégie dépend de ce qui va se passer les tours d'après, et jusqu'à preuve du contraire, personne n'est devin. Malgré tout, je préfère partir devant que derrière. Donc il faut déjà se concentrer à fond sur la qualif.