Des signaux d’alerte entourent le diffuseur sportif, et un climat de défiance grandit autour de DAZN, sans que la situation ne soit encore clairement établie.
Depuis plusieurs jours, le climat autour de DAZN inquiète de nombreux observateurs. Le diffuseur, bien implanté sur plusieurs marchés européens, fait face à une montée de critiques et à une série de signaux qui inquiètent les consommateurs. Les interrogations se multiplient, comme si une faille s’était ouverte dans un modèle jusqu’ici perçu comme solide. Ce sentiment diffuse une impression d’instabilité, sans que la situation ne semble, à première vue, concerner directement les téléspectateurs français.
DAZN dans la tourmente : la Belgique se révolte
Ce n’est pourtant pas en France, mais en Belgique, que la plateforme traverse aujourd’hui sa pire tempête. Ce mardi, DAZN a annoncé unilatéralement mettre fin au contrat de diffusion de la Jupiler Pro League, provoquant une onde de choc immédiate. Lorin Parys, patron de la Pro League, a dénoncé « un attentat sur le foot en Belgique », pointant une rupture soudaine malgré un contrat de cinq ans estimé à près d’un demi-milliard d’euros. L’incompréhension domine : après des mois de discussions et quinze jours de silence, la production des matchs pourrait s’arrêter… dès vendredi.
Les explications avancées par DAZN peinent à apaiser les tensions. Le groupe assure que le modèle n’est plus viable, qu’il est impossible de continuer « à perte », et qu’aucun accord n’a pu être trouvé avec les câblo-opérateurs. Un argument que la Pro League juge irrecevable, rappelant que DAZN paie déjà 10 % de moins que le précédent diffuseur. Surtout, l’instance belge estime que la base juridique d’une telle rupture est inexistante.
Clubs menacés, abonnés déboussolés
Le gouvernement belge a dû intervenir en urgence, garantissant aux abonnés la possibilité de résilier sans frais. Mais cela ne règle en rien la crise sportive : la prochaine journée de championnat, avec notamment Malines-Standard, pourrait tout simplement ne pas être diffusée. La Pro League se dit prête à assigner DAZN en justice pour obtenir le respect intégral du contrat et le versement des montants dus aux clubs.
Au-delà du cas belge, c’est la stratégie européenne de DAZN qui interroge. Après s’être retiré du marché français de la Ligue 1 et désormais de la Belgique, le groupe semble amorcer un repli ciblé. Le modèle économique du « tout streaming » montre ses limites, et les championnats qui s’y adossent découvrent leur vulnérabilité. Une certitude s’impose : la crise qui frappe aujourd’hui DAZN dépasse le cadre d’un simple contentieux. Elle ouvre un débat plus large sur la viabilité des droits TV en Europe.