
L'Allemande, Eva Lys, 40e joueuse mondiale, reçoit depuis ses 16 ans de nombreux messages de haine et des menaces parfois très graves sur les réseaux après chacune de ses défaites. Dans un entretien à Die Zeit, la joueuse de 23 ans raconte son calvaire tout en refusant de baisser les bras.
"J’ai lu toutes les horreurs qu’on peut lire sur moi et ma famille. Ça me touche mais je dois apprendre à vivre avec." C'est l’autre combat d’Eva Lys. A 23 ans, la joueuse de tennis allemande ne doit pas seulement se battre face à ses adversaires sur le circuit WTA. Lorsqu’elle quitte les courts, la 40e joueuse mondiale, elle doit aussi lutter face à un ennemi souvent invisible, les haters et les harceleurs sur les réseaux sociaux.
Depuis qu’elle a 16 ans, l'actuelle meilleure joueuse allemande, est la cible d’internautes, souvent anonymes, après ses défaites. Fin octobre, elle avait déjà publié quelques messages reçus sur ses comptes. Des messages d’une violence inouïe: "Crève, connasse" ou bien encore "j'espère que tu ne remettras plus jamais les pieds sur un court de tennis. Espèce de nulle. Reste sur OnlyFans. C'est le seul boulot que tu devrais faire."
"Ils décrivent en détails comment ils me violeraient moi et ma mère"
Samedi, dans un entretien à Die Zeit, Eva Lys a raconté son quotidien, pourri par les harceleurs. "Après chaque défaite je reçois des milliers de messages haineux." Et l'Allemande de poursuivre : "Ils décrivent en détails comment ils me violeraient moi et ma mère. Ou tueraient ma famille." Ils peuvent aussi se montrer carrément menaçants: "J'ai récemment dû faire face à des harceleurs qui avaient obtenu les adresses de mes centres d'entraînement. Certains ont réussi à avoir les adresses des hôtels et même le numéro de ma chambre."
"Je ne veux pas laisser la haine l'emporter"
Les auteurs de ces messages sont souvent des personnes qui ont perdu lors des paris en ligne. Malgré la violence des messages, Eva Lys refuse de désactiver ses comptes. "Je ne veux pas laisser la haine l'emporter", clâme-t-elle, plus combative que jamais face à ce fléau: "On m'a toujours dit: "Ignore-les, ignore-les, ne leur donne pas de tribune." Et j'y ai cru pendant des années. Jusqu'à ce que je me dise: "ça ne peut plus durer. Si on n'en parle pas, rien ne changera jamais. Plus nous en parlerons, nous les joueurs, plus la pression pour agir se fera sentir", conclut-elle.