
Toni Nadal, oncle et ancien entraîneur à succès de Rafael Nadal, propose de rendre le tennis plus spectaculaire en ralentissant le jeu avec, notamment, l’utilisation de raquettes plus petites.
L’avis d’une référence. Toni Nadal, oncle et ancien entraîneur de Rafael Nadal, ne comprend pas les polémiques sur les blessures à répétition des joueurs. Selon lui, cette hécatombe n’est pas due au calendrier toujours plus surchargé mais à la modification des styles de jeu bien plus brutaux des joueurs. Réduire les blessures passe par une modification du rythme des rencontres.
"Je suggérerais de jouer avec des raquettes plus petites"
"Ce n’est pas une question de calendrier", a-t-il balayé dans une interview à La Gazzetta dello Sport. "Beaucoup ne seront pas d’accord, mais le vrai problème, c’est que le jeu est toujours trop rapide. Ce n’est pas une question de quantité, mais d’intensité et de violence des mouvements. Il n’y a presque plus de joueurs ‘tactiques’ comme Coria ou Gaudio, qui cherchaient à construire le jeu. Aujourd’hui, c’est souvent juste une compétition pour savoir qui frappe le plus fort. Et quand on fait des mouvements aussi rapides, qu’on arrive à pleine vitesse sur une balle, qu’on freine brusquement et qu’on repart, le corps est facilement poussé à l’extrême et se blesse. Je pense qu’il faudrait essayer de ralentir un peu le jeu."
Il propose une solution technique pour cela. "Je suggérerais de jouer avec des raquettes plus petites", explique l’entraîneur. "Ce serait plus facile pour les amateurs et plus difficile pour les professionnels, et le jeu serait moins violent. La beauté du tennis réside dans le spectacle. Quand McEnroe ou Nastase jouaient, tout y était: les mouvements, les mains, la tactique. Le tennis est le seul sport qui commence par un penalty: si vous servez bien, l'adversaire ne joue pas… Dans d'autres disciplines, on a modifié les règles pour rendre le jeu plus spectaculaire."
Il cite ainsi le football. "Après la Coupe du monde 1990 en Italie, trois nouvelles règles ont été introduites: la passe en retrait au gardien, qui ne pouvait plus la contrôler à la main; les trois points pour une victoire: c'est comme ça qu'ils ont commencé à attaquer davantage; et le carton jaune : avant, on pouvait battre Maradona à tout moment, mais maintenant, c'était impossible de le prendre par derrière. Cela a entraîné une grande évolution." Il estime toutefois que sa proposition a peu de chances d’être entendues. "Ils ne changeront jamais, car les entraîneurs ne s'intéressent qu'aux meilleurs joueurs. Et ils préfèrent que tout reste pareil: ‘Non, non, si on reste comme ça, je suis numéro un, numéro deux, on ne touche à rien…’"