Leader en Liga, mais le navire tangue. Au Real Madrid, l'entraîneur est sur un siège éjectable et un clash avec une star pourrait tout faire exploser.
Le classement de la Liga a beau afficher le Real Madrid à la première place, les apparences sont trompeuses. En coulisses, une crise couve et menace de faire imploser le projet mené par Xabi Alonso. Arrivé cet été avec l’aura de l’enfant du pays revenu en héros, l’ancien milieu de terrain voit son autorité s’effriter semaine après semaine. Le jeu proposé est jugé ennuyeux et, plus grave encore, une fracture nette semble s’être créée avec une partie de son vestiaire.
Un jeu qui ennuie, des joueurs qui décrochent
Les critiques les plus virulentes viennent des plateaux de télévision espagnols, où les soirées foot sont une religion. Sur la célèbre émission El Chiringuito, le constat est sévère : « Le club commence à perdre foi en Alonso ». Même son de cloche du côté de la radio El Larguero, où l’on décrit une ambiance pesante : « On dirait que les joueurs ne prennent pas de plaisir ». Le style de jeu, jugé trop rigide et manquant d’intensité, est pointé du doigt. L’équipe ne court pas plus que ses adversaires et donne l’impression de jouer avec le frein à main. Une situation qui commence à inquiéter jusqu’au plus haut niveau de la direction.
Cette rupture n’est pas seulement philosophique, elle est aussi humaine. Plusieurs médias rapportent que des cadres du vestiaire jugent le technicien basque « froid » et distant. Loin de la gestion paternelle d’un Ancelotti, les méthodes d’Alonso, plus directives, créent des tensions. Des choix tactiques, comme le repositionnement de certains joueurs ou la gestion de cas spécifiques, sont de moins en moins compris en interne.
Le conflit avec Vinicius, l’étincelle qui met le feu aux poudres
Le point de crispation majeur se nomme Vinicius Junior. La relation entre les deux hommes est devenue glaciale, atteignant un point de non-retour lors du dernier Clasico. Le Brésilien, star incontournable du projet madrilène, ne se sentirait pas apprécié à sa juste valeur par son entraîneur. Et dans ce bras de fer, le club a déjà choisi son camp. La prolongation de contrat de l’ailier est la priorité absolue de Florentino Pérez, qui jugerait la gestion d’Alonso « injuste » et contre-productive.
En défiant ouvertement la star de l’équipe, Xabi Alonso a commis une erreur que la Maison Blanche pardonne rarement. On lui reproche de ne pas avoir compris que l’opportunité d’entraîner le Real Madrid ne se présente qu’une fois et qu’il est en train de la gâcher en s’éloignant de ses propres principes. La trêve internationale offre un répit, mais le malaise est profond. Si les résultats se dégradent, l’avenir de la légende du club sur le banc pourrait s’écrire en pointillés.
