Après un arbitrage unanimement critiqué, la question d'une nouvelle rencontre se pose. Une hypothèse folle, mais qui s'appuie sur un sentiment d'injustice partagé.
La défaite est cruelle, mais la manière l’est encore plus. Battu dans les ultimes secondes par le Paris Saint-Germain (2-3), l’Olympique Lyonnais n’a pas seulement perdu trois points ; il a le sentiment d’avoir été floué. Au cœur de la colère rhodanienne, une prestation arbitrale jugée catastrophique, qui a poussé l’entraîneur adjoint Jorge Maciel à une formule choc : « Le PSG n’a pas besoin de jouer à 16 ». Une accumulation de décisions litigieuses qui, pour beaucoup, a faussé le résultat et pose une question provocatrice : ce match devrait-il être rejoué ?
OL – PSG, une accumulation de décisions litigieuses
Le dossier à charge contre l’arbitrage de Benoît Bastien est lourd. Quatre situations majeures sont pointées du doigt par le camp lyonnais. D’abord, une main d’Illya Zabarnyi dans sa surface, non sanctionnée d’un penalty. Ensuite, une faute de Vitinha sur Tanner Tessmann qui amène le deuxième but parisien, sans que la VAR n’intervienne. Puis, une agression de Kang-In Lee sur Nicolás Tagliafico qui, selon l’OL, méritait un penalty et un carton rouge. Enfin, l’expulsion de ce même Tagliafico en fin de match, jugée incohérente et qui a directement conduit au corner de la victoire pour Paris. L’accumulation de ces faits de jeu donne le sentiment d’un match où l’équité sportive n’a pas été respectée.
L’obstacle juridique, un mur quasi infranchissable
Aussi légitime que puisse paraître la colère lyonnaise, l’idée de rejouer la rencontre se heurte à un mur réglementaire. En France, les erreurs d’arbitrage, aussi nombreuses et manifestes soient-elles, ne constituent pas un motif valable pour annuler le résultat d’un match une fois le coup de sifflet final donné. Le précédent du match PSG-Angers en 2021 est formel : malgré une erreur reconnue par la Direction Technique de l’Arbitrage, le score avait été entériné. Le sort de la rencontre est scellé sur le terrain, et les règlements actuels ne prévoient aucune porte de sortie.
Le précédent niçois, une fausse lueur d’espoir
Certains pourraient évoquer le cas du match Nice-Marseille de 2021, qui avait été rejoué. Mais la comparaison est trompeuse. La décision n’avait pas été motivée par des erreurs d’arbitrage, mais par de graves incidents de sécurité, avec un envahissement de terrain et une interruption définitive de la rencontre. Ce précédent montre que la Ligue peut prendre des mesures exceptionnelles, mais uniquement lorsque l’intégrité physique des acteurs et la tenue même du match sont compromises, un cas de figure très différent de celui de Lyon-PSG.
Au-delà du match, la question de l’équité
Si la perspective de rejouer le match est donc infime, pour ne pas dire nulle, cette polémique a le mérite de rouvrir un débat plus large. Corentin Tolisso l’a souligné, les erreurs se multiplient chaque week-end en Ligue 1. L’accumulation de décisions défavorables pour l’OL ce soir-là agit comme un révélateur d’un malaise plus profond concernant la cohérence et le niveau de l’arbitrage français. Plutôt qu’un match à rejouer, cette soirée amère pourrait être le point de départ d’une réflexion nécessaire pour restaurer la confiance et garantir une véritable équité sportive.