On ne fera croire à personne que l’infirmerie monégasque explique tout. Paul Pogba qui n’a toujours pas porté le maillot, Hradecky, Diatta, Camara, Vanderson et Mawissa aux abonnés absents, soit. Mais invoquer uniquement ces absences reviendrait à occulter l’essentiel : Monaco s’est sabordé samedi soir au Louis-II. L’expulsion stupide de Folarin Balogun juste avant la pause a symbolisé le naufrage en cours. Face à un Lens clinique, les hommes de Sébastien Pocognoli ont sombré (1-4). Cinquièmes avant le coup d’envoi, les Rouge et Blanc voient les Artésiens s’envoler vers le sommet (co-leaders provisoires avec l’OM). La gifle est d’autant plus cuisante qu’elle intervient à domicile, sous les sifflets d’un public qui n’a pas caché sa déception.

Edouard punit, Balogun s’autodétruit

Les vingt premières minutes avaient laissé entrevoir un autre scénario. Aleksandr Golovin manquait une première occasion, Balogun butait sur Risser. Mais Odsonne Edouard trouvait la faille à la 21e minute en reprenant un rebond. Monaco obtenait un penalty après consultation de la VAR pour une faute de Sangaré. Balogun égalisait, laissant croire à un possible sursaut. Trois minutes plus tard, Wesley Saïd redonnait l’avantage d’une frappe sèche. Puis vint le tournant fatal : Balogun, déjà averti, commettait une faute grossière qui lui valait un second carton jaune. Dans la foulée, Sangaré aggravait le score juste avant la mi-temps. Tout était dit.

Réduits à dix, les Monégasques n’existaient plus. Wesley Saïd corsait l’addition à l’heure de jeu sur corner pour son doublé personnel. Les occasions s’enchaînaient pour des Lensois jamais arrogants. Salisu devait intervenir sur sa ligne pour éviter un cinquième but. Le penalty raté par Fati en fin de match achevait de résumer la soirée catastrophique. Monaco n’a jamais semblé capable de réagir.

Pierre Sage savoure, Pocognoli n’y arrive pas

Le contraste entre les deux bancs ne pouvait être plus saisissant. Pierre Sage peut savourer le travail accompli : huitième victoire en douze matches, meilleure défense du championnat avec le PSG, deuxième place provisoire. De l’autre côté, Pocognoli hérite d’un effectif en souffrance. L’indiscipline chronique matérialisée par l’exclusion de Balogun témoigne d’un manque de sang-froid préoccupant. La désorganisation défensive face aux transitions rapides lensoises pose question.

Deux points sur les trois dernières journées illustrent une dynamique négative inquiétante. Le spectre d’une saison blanche se rapproche pour Monaco. Lens vient d’administrer une leçon de réalisme à des Monégasques qui devront rapidement se ressaisir. La réception de Strasbourg constituera un premier test de réaction. Car au-delà des absents, c’est d’un problème d’attitude dont souffre le Rocher. Et cela, aucun recrutement ne pourra le résoudre.