Alors qu'il va défier Félix Auger-Aliassime ce vendredi pour une place dans le dernier carré du Masters 1000 de Paris (14h), Valentin Vacherot n'en finit plus d'impressionner depuis son triomphe à Shanghaï il y a plus de deux semaines. Et si le désormais 40e joueur mondial ne cesse de clamer son amour pour Monaco - sa nationalité sportive -, ses liens avec la France sont très étroits.

Depuis quelques semaines, son nom est presque plus cité que celui de Charles Leclerc au rang des sportifs monégasques actuels les plus connus. Encore classé au 204e rang mondial fin septembre, obligé de passer par les qualifications pour décrocher son billet pour le tableau principal du Masters 1000 de Shanghaï, Valentin Vacherot en a parcouru du chemin, notamment en allant au bout de son aventure en Chine.

Cet exploit retentissant, glané face à son cousin Arthur Rinderknech, a fait les choux gras de la presse internationale et française, à la hauteur de cette ascension fulgurante. Mais c'est bien à Monaco que le joueur de 26 ans, désormais 40e mondial, a été célébré lors de son retour. D'abord devant l'héliport de la Principauté, puis par les jeunes du Monte-Carlo Country Club (MCCC) et le Prince Albert-II, à la grande surprise du tennisman.

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Présent en France cette semaine à l'occasion du Masters 1000 de Paris où une wild-card lui a été décernée, Valentin Vacherot peut mesurer encore un peu plus la progression de sa cote de popularité. Il devrait encore être particulièrement soutenu ce vendredi en quarts de finale face à Félix Auger-Aliassime (14h). Une certaine logique au vu de la filiation très française du Monégasque.

2017, l'année du changement de nationalité sportive pour Vacherot

Né à Monaco de parents français, Vacherot tisse son lien le plus profond avec la Principauté au Monte-Carlo Country Club (MCCC) - pourtant situé, sur le plan cadastral, sur la commune des Alpes-Maritimes de Roquebrune-Cap-Martin - comme le confiait le principal intéressé à L'Equipe. "C'est là que j'ai grandi et passé toute mon enfance à regarder les rencontres de Coupe Davis de mon frère (Benjamin Balleret, devenu son entraîneur), même si Monaco était en Troisième Division."

Capitaine de l'équipe de Monaco de Coupe Davis, Guillaume Couillard ne manquait pas, pour RMC Sport, de souligner l'appartenance du phénomène de cette fin d'année 2025 à la Principauté. Quitte à s'arranger un peu avec la vérité. "Il est né à Monaco, il a toujours vécu à Monaco, il a fait sa scolarité à Monaco avant de partir aux États-Unis en université. Mais il a toujours vécu là, il a appris à jouer au tennis au Country Club. Il est rouge et blanc."

En 2016, lors de sa défaite au deuxième tour de Roland-Garros juniors contre Stefanos Tsitsipas, Valentin Vacherot représentait toujours l'Hexagone, sans avoir jamais intégré un pôle France avant cela. C'est un an plus tard que son changement de nationalité sportive a été entériné, juste avant de s'envoler pour la fac aux Etats-Unis. Et cela même si la Fédération française de tennis (FFT) aurait bien voulu le faire rentrer, à ce moment-là, au Centre national d'entraînement, comme l'explique dans l'Equipe sa mère Nadine, ancienne conseillère technique régionale de la Ligue Provence-Alpes-Côte d’Azur. "Il y a eu cette demande, mais son dossier était déjà fait. Il m'a dit: 'Non, j'y vais (aux US).' Il a choisi naturellement Monaco car c'est son pays de cœur et la Fédération monégasque l'a beaucoup aidé".

Amoureux du Masters de Monte-Carlo, fan de l'ASM... et cousin du numéro deux français

Depuis, régulièrement, le principal intéressé prend le temps de détailler son attachement pour la Principauté, en évoquant son amour pour le Masters de Monte-Carlo - "c'était Disney pour moi, j'avais envie de pleurer dès que c'était fini" - et pour l'AS Monaco, dont il a récemment eu la chance d'aller visiter les installations et qu'il soutient depuis son plus jeune âge "grâce à son frère". Mais difficile de se détacher de cette inextricable ambigüité franco-monégasque. "Au Texas (où il a étudié), on m'a pris pour un Français, ils n'ont pas trop compris qu'il y avait une différence. Après, je ne renie pas du tout la France. Monaco et la France ont quand même énormément en commun."

Ce dragon à deux têtes est d'autant plus présent quand son cousin s'appelle Arthur Rinderknech, 29e joueur mondial et, surtout, numéro deux français à l'ATP. Leur affrontement en finale à Shanghaï a entretenu cette proximité, tout comme le deuxième round il y a quelques jours à Paris, de nouveau remporté par Valentin Vacherot (7-6, 3-6, 4-6).

Sportivement monégasque, administrativement aussi?

Autre point, plus réglementaire celui-là, pour tenter de démêler l'identité du plus Français des Monégasques: la distinction entre la nationalité sportive et la nationalité administrative. Si le joueur de 26 ans représente bien la Principauté sur le plan sportif, encore faut-il rappeler qu'il s'agit "de deux ordres juridiques différents, l’un de droit public, l’autre de droit privé, qui ne se recoupent pas et n’entrent pas en conflit". L'obtention de la nationalité administrative monégasque a ses particularités: il faut être né de parents monégasques, naturalisé par le Prince ou avoir épousé depuis 10 ans un(e) citoyen(ne) monégasque.

Cette deuxième option semble ainsi la plus indiquée concernant Vacherot, sans pour autant en être sûr. Et pour celles et ceux qui aimeraient savoir le régime fiscal de l'intéressé, il est bon de rappeler que les Français vivant à Monaco paient l'impôt sur le revenu comme n'importe quel Français, à deux exceptions près pour les Français qui vivaient à Monaco depuis minimum cinq ans avant 1963 (date de la convention fiscale entre la France et Monaco), et ceux qui y sont nés et y ont toujours vécu, qui bénéficient, eux, d'un statut d'enfant du pays.