Quatre matchs seulement pour Ismaël Doukouré après le tacle qui a brisé la cheville de Malick Fofana : la sanction choque, la proportion interroge.
C’est une image qui a glacé le Groupama Stadium. À la 67e minute de Lyon-Strasbourg (2-1), Malick Fofana s’écroulait après un tacle violent d’Ismaël Doukouré. La cheville du jeune ailier belge, bloquée dans le sol, tournait de manière inquiétante. L’arbitre, d’abord clément, finissait par sortir le rouge après l’intervention de la VAR. L’incident a depuis pris une tournure disciplinaire majeure : ce jeudi, la LFP a tranché. Doukouré écope de quatre matchs de suspension ferme. Un verdict qui fait grincer bien des dents.
Doukouré s’en tire avec quatre matchs, Fofana absent trois mois
Le défenseur strasbourgeois, expulsé dimanche dernier, manquera donc les rencontres face à Rennes, Lille et Lens, après avoir déjà purgé un match automatique contre Auxerre. En revanche, Malick Fofana, lui, ne rejouera pas avant la fin janvier. Les examens ont confirmé une entorse grave de la cheville droite avec lésions ligamentaires et probable opération. Trois mois d’absence minimum pour un joueur qui venait de s’imposer dans le onze lyonnais. Le contraste est flagrant : un mois d’exclusion pour l’agresseur, douze semaines d’indisponibilité pour la victime.
Sur les réseaux sociaux, les supporters lyonnais ont crié à l’injustice. Dans les travées, les joueurs ont eux aussi eu du mal à cacher leur indignation. Corentin Tolisso a parlé de “choc” et de “colère pour un coéquipier exemplaire”. Même Jorge Maciel, membre du staff, n’a pas mâché ses mots : “On ne sanctionne pas la gravité des conséquences, et c’est un vrai problème.” À Strasbourg, la position est restée plus mesurée. L’entraîneur Liam Rosenior, qui avait d’abord défendu Doukouré, est revenu sur ses propos, admettant “une réaction à chaud” et présentant ses excuses.
Une décision difficile à comprendre
Selon le barème disciplinaire de la FFF, une faute entraînant une blessure grave peut valoir jusqu’à douze matchs de suspension. En comparaison, le cas Doukouré fait figure d’anomalie. D’autant que des précédents similaires ont déjà conduit à des sanctions bien plus lourdes : en 2014, un joueur montpelliérain avait écopé de douze matchs pour une fracture du tibia provoquée. En Ligue 1, la clémence reste pourtant la norme, au grand désarroi des clubs lésés.
Cette affaire relance une question récurrente : la discipline sportive tient-elle suffisamment compte des dommages réels causés aux victimes ? Si Doukouré n’a pas agi avec intention de blesser, la disproportion entre la sanction infligée et les conséquences pour Fofana choque. Le Lyonnais manquera des mois décisifs, tandis que son bourreau retrouvera les terrains dès la fin novembre. Un déséquilibre criant, qui pose une nouvelle fois le problème d’une justice sportive plus soucieuse des règlements que de l’équité.