Six matchs sans victoire, mais Beye reste en poste à Rennes. La raison de ce maintien inexplicable vient d'être révélée.
Comment Habib Beye peut-il encore être sur le banc rennais après cinq matchs sans victoire ? La question taraude les observateurs depuis des semaines. Lundi dernier, convoqué par le président Arnaud Pouille après la défaite contre Nice (1-2), le technicien sénégalais avait même commencé à faire ses adieux, persuadé que son aventure bretonne touchait à sa fin. Il rangeait ses affaires, serrait des mains, jouait la scène des adieux. Et pourtant, il est toujours là.
Rennes : le scandale du maintien de Beye enfin révélé
La réponse tient en une phrase : Rennes n’a personne d’autre sous la main. Aussi simple que cela. Si Beye reste, ce n’est pas parce que la direction a retrouvé confiance en lui, mais parce qu’aucune succession n’a été organisée. Philippe Clément, favori depuis longtemps pour le remplacer, est libre mais aucune négociation concrète n’a été finalisée.
Cette absence de plan B révèle des dysfonctionnements majeurs dans l’organisation du club. Un entraîneur maintenu par défaut, une mesure de circonstance qui témoigne d’une improvisation inquiétante. Beye n’a pas été sauvé par ses résultats, mais par l’incapacité de ses dirigeants à anticiper.
Le coût du départ, un frein supplémentaire
Au-delà de l’absence d’alternative, il y a aussi la question financière. Le contrat de Beye, prolongé automatiquement jusqu’en juin 2026, lui garantit environ 1,08 million d’euros annuels. Un licenciement coûterait près de 1,8 million d’euros d’indemnités, auxquelles il faudrait ajouter le salaire du remplaçant et de son staff.
Certes, avec un budget de 120 millions d’euros, Rennes peut se le permettre. Mais le souvenir du licenciement de Julien Stéphan en novembre 2024, qui avait coûté plus de 3,6 millions au club, reste dans les mémoires. Personne n’a envie de revivre cette hémorragie.
Un vestiaire qui gronde
Le problème ne s’arrête pas là. Selon plusieurs sources, un clan s’est formé autour de Brice Samba et Seko Fofana, deux cadres influents qui ne cacheraient pas leurs réserves sur les capacités de Beye. Céder à cette pression reviendrait à affaiblir l’autorité des dirigeants.
Dimanche face à Strasbourg, Beye jouera gros. Si Rennes enchaîne un nouveau faux pas, même l’absence d’alternative ne suffira plus. En attendant, le technicien navigue en eaux glacées, conscient que son maintien relève davantage de l’impasse organisationnelle que d’une réelle confiance retrouvée.