Engagé en double à Bâle avec Nicolas Mahut, l’Alsacien Pierre-Hugues Herbert – membre de l’équipe victorieuse en 2017 - attend avec impatience le rendez-vous du Final 8 de la Coupe Davis à Bologne.
Retenu dans la première liste fournie par Paul-Henri Mathieu pour aller jouer le Final 8 à Bologne (18 au 23 novembre), Pierre-Hugues Herbert ne vit pas une préparation idéale. Alors qu’il a disputé ses deux matches en Bleu – face au Brésil et en Croatie - au côté de Benjamin Bonzi, la blessure du Nîmois l’a contraint à demander une wild-card à Bâle pour évoluer avec son vieux compère Nicolas Mahut.
Mais il en faut plus pour perturber l’Alsacien. A 34 ans, il a toujours su s’adapter à toutes les situations. Ainsi, lors de la finale 2017 à Lille face à la Belgique, Yannick Noah l’avait associé à la surprise générale à Richard Gasquet. Avec le recul, le Biterrois avait déclaré que c’était l’un des matchs les plus importants de sa carrière. Ce dont Pierre-Hugues Herbert n’avait pas conscience à l’époque.
Il nous l’a redit lorsque RMC Sport l’a rencontré au Challenger d’Orléans: "Et c'est vrai qu'à l'époque - et 'Richie' me chambre à chaque fois là-dessus - j'étais peut-être un peu plus naïf, un peu plus jeune. Mais je pense que des fois, ça a du bon d'être un peu naïf", sourit-il. "Richard était conscient qu'en rentrant sur ce terrain, on se devait de gagner ce match-là. Sinon, c'était effectivement un raz de marée à la fois pour nous et peut être surtout pour le capitaine…" Les Tricolores s’en étaient sortis en quatre sets et, le dimanche, Lucas Pouille avait apporté le point libérateur.
Herbert "nostalgique de l'ancien format" de la Coupe Davis
Aujourd’hui, Pierre-Hugues Herbert veut profiter de l’instant présent. La nouvelle formule de la Coupe Davis lui a redonné la flamme. "En fait, je suis toujours nostalgique de l'ancienne version", lâche-t-il. "Nous, en France, on avait une Coupe Davis qui fonctionnait. Donc, je reste nostalgique de l'ancien format. Cela dit, je comprends aussi la nécessité qu'il y avait de changer, parce que dans d'autres pays, ce n'était pas le cas, ça ne marchait pas. Les meilleurs joueurs ne jouaient pas. Donc, ils ont essayé de trouver une nouvelle formule. Je n'étais pas du tout pour la toute nouvelle formule, où finalement, il n'y avait plus de rencontre home and away (NDLR : domicile – extérieur). Et j'avoue qu’avec ces deux matchs que j'ai pu jouer, le premier à Orléans à domicile et ensuite le deuxième à l'extérieur en Croatie, j’ai eu des émotions, des souvenirs de choses qui ont fait que j'adorais cette compétition."
"En Croatie, ça a été un sacré bordel"
En septembre, en Croatie, il a même adoré se faire chahuter par le public. "La salle n'était pas remplie à 100% mais ils ont fait énormément de bruit et c'était un bordel sans nom sur le match de Corentin Moutet contre Marin Cilić. Il y a un moment, ils ont dû calmer le public quoi parce que sinon ça se terminait en point de pénalité pour le public croate. C'était vraiment chaud et c'est ça qu'on aime aussi dans cette compétition."
Pierre-Hugues Herbert doit compter les jours qui le sépare du 18 novembre, date du quart de finale face à la Belgique. L’absence de Jannik Sinner pour l’éventuelle demi-finale change aussi la donne.
"Personnellement, je suis plutôt heureux d'avoir cet objectif en fin de saison, ça me redonne de l'énergie, ça me donne de l'envie et ça me donne envie d'être un meilleur joueur de tennis", dit-il. Avant de glisser une anecdote: "C’est marrant parce qu’il n’y a pas très longtemps, j’ai nettoyé mes Saladiers d’Argent (NDLR : il y aussi celui de la finale perdue en 2018) avec mon fils qui vient d'avoir cinq ans. Ce sont des souvenirs que je garderai de toute façon toute ma vie. Ça me ferait plaisir de partager un nouveau Saladier avec mon plus grand..."
