"Rien ne pouvait m'atteindre": toujours sur son nuage après la victoire face à son cousin Rinderknech, Vacherot salue le succès d'une "grande famille"

Par: RMC sport tennis Posté le: Octobre 12, 2025 Voir: 0

Vainqueur du Masters 1000 de Shanghai dimanche après avoir battu son cousin Arthur Rinderknech, le Monégasque Valentin Vacherot est revenu sur son exploit ce dimanche dans l'émission Bartoli Time sur RMC.

Est-ce que vous réalisez ce que vous êtes arrivé à accomplir?

Réaliser, je pense que c'est compliqué pour le moment. Ça va mettre quelques jours à se faire. Mais c'est exceptionnel ce que je suis en train de vivre, ça c'est sûr.

Vous avez affronté votre cousin français Arthur Rinderknech. Est-ce que c'était plus compliqué de jouer contre un membre de votre famille?

Même si on est des compétiteurs, on veut faire abstraction de tout ça et jouer le match comme un autre. Ça fait quand même quelque chose de très drôle pour moi d'avoir Arthur en face pour débuter ce match. Une finale est toujours différente à appréhender qu'un autre match, même si en demi-finale, je joue Novak Djokovic. Mais une finale, il y a toujours cette petite ferveur en plus. Ce n'est pas la plus facile des finales abordées avec le fait d'avoir mon cousin en face. Je pense qu'on a fait un super match pour tout le monde, pour tous les téléspectateurs. Il y a un vainqueur, mais je pense qu'il y a une grande famille qui a gagné aujourd'hui.

Vous avez battu Novak Djokovic (en demi-finale). On l'a vu pendant ces 12 jours, beaucoup de joueurs ont eu des crampes, ça a été une semaine dantesque sur le point physique, à cause de l'humidité qui était extrême à Shanghai. D'ailleurs Arthur s'est effondré, pris de crampes pendant la cérémonie. Physiquement, on avait l’impression que ça ne vous affectait absolument pas. Au contraire, même en finale aujourd'hui (dimanche), vous perdez le premier set et vous arrivez à vous imposer en trois, comment faites-vous?

Le facteur physique a eu un énorme aspect sur ces deux semaines pour moi. Sur neuf matchs, je crois que j'en ai joué six en 3 trois sets, tous où j’ai perdu le premier set. Comme si tout avait été préparé toute l'année pour ces deux semaines, comme s'il ne pouvait rien m'atteindre sur tous ces matchs. Je me sens aussi bien sur cette fin de match qu'au début du premier tour. Sur le trois quarts de mes matchs, j'ai eu quand même un jour off entre chaque match, ce qui aide quand même énormément par rapport aux tournois challenger, où on joue vraiment tous les jours. Donc sur ce côté-là, ça m'a vraiment aidé, mais c'est vrai que je pense que le physique, encore plus que le tennis, a eu énormément d'impact sur ces deux semaines.

Valentin Vacherot, vous étiez 204e mondial avant ce match, et vous serez lundi 40e mondial, le meilleur classement de votre carrière. Il y a eu beaucoup d'émotions. D'abord hier, lorsque Arthur (Rinderknech) remporte son match, vous venez sur le terrain pour lui tomber dans les bras. Il y a eu cette cérémonie où il déclare “deux cousins valent mieux qu’un”. Est-ce que ce trophée, le partager avec lui, ça va avoir une valeur sentimentale qui sera encore plus importante?

Le fait de partager cette finale avec lui, c'est quand même fou. Je l'ai dit pendant le discours, je lui dois énormément parce que si j'en suis là aujourd'hui, si j'ai progressé autant tout au long de ces dix dernières années, c'est d'abord grâce à lui. Il m'a amené à l’université Texas A&M. On a passé deux de mes cinq années ensemble. On a tellement progressé là-bas. Depuis que j'ai commencé le circuit, je regardais dans le top 100 tout le temps, à vouloir essayer de le rattraper. Et d'autant plus que sur ce tournoi, j'arrive à rentrer dans le top 100. C'est la première fois qu'on joue sur le grand circuit, en finale d'un Masters 1000. C'est juste complètement fou. Comme il l'a dit hier, pense que personne n'aurait pu l'écrire, personne n'aurait pu le prédire et ça personne ne nous l'enlèvera.

Sur le podium, c'était ton cousin qui t'a parlé, mais on avait l'impression que c'était une sorte de grand frère parce qu'il vous a beaucoup aidé, notamment en vous faisant venir à la fac au Texas. Il vous a protégé du bizutage. Il y a toute une histoire autour de ça et ça vous a permis de vous forger un caractère.

Depuis qu'on est tous jeunes, on n'a pas grandi tous les jours ensemble. Il est un peu plus de Paris, je suis de Monaco. Mais par contre, c'était vraiment les vacances de famille: deux semaines l'été, deux semaines l'hiver, au ski, au soleil, le vélo, le ski et c'était toujours moi qui essayait de le suivre, toujours moi qui faisait des conneries, parce que lui il avait trois ans de plus que moi, pour lui c'était facile. Pour moi, c'était dur, mais j'essayais toujours de m'entraîner. On a eu des parcours juniors un peu similaires, sans éclore du tout. Pour nous, c'était évident que la fac aux Etats-Unis allait nous aider. Je l'ai encore suivi aux États-Unis et puis c'était encore à mon tour de le suivre dans le top 100 maintenant. Oui, c’est comme un grand frère. C'est vraiment magnifique, pour l'histoire et pour nous deux.

Une finale de tournoi, c'est toujours un match extrêmement particulier, d'autant plus un Masters 1000, d'autant plus contre votre cousin. Comment s’est passée l'approche mentale, psychologique, tactique? Est-ce que vous en avez parlé avec votre entraîneur, Benjamin Balleret?

Il a demandé le premier comment je me sens, comment je vois ce match. C'est tout bête mais toute la semaine j'ai eu la même réponse. Comme le match d'avant, je me concentre sur moi-même parce que ça marche. On est compétiteurs en match comme un autre. Évidemment qu'on a parlé de ce match comme si c'était un autre match. On a parlé d'Arthur, on a parlé de ce qu'il fallait que je fasse, de ce qui pourrait marcher, ce qui pourrait moins bien marcher par rapport à d'autres. Il a vraiment bien joué au premier set mais je pense qu'on a donné un grand show pour tous les téléspectateurs.

Vous vous êtes retiré des deux challengers en Asie. Quel va être votre programme? Est-ce que vous avez en tête une participation au Rolex Paris Masters qui aura lieu à l'Arena de la Défense (du 25 octobre au 2 novembre)?

Pour la petite histoire, j'étais surtout parti pour faire cinq tournois. Commencer par Shanghai, puis faire quatre challengers. Le premier, je n'ai pas pu le faire parce que je suis arrivé en deuxième semaine ici. Après, on s'est dit qu'après la victoire face à Holger Rune en quart de finale “quoi qu'il arrive on va rentrer à la maison”. Ça ne servait à rien d'aller se cramer sur les challengers derrière. Il fallait surtout profiter de ce que j'ai fait cette semaine-là. Évidemment après la victoire, c'est sans appel. Pour la suite, toutes les listes sont sorties il y a 3-4 semaines. Pour tous ces tournois, c'est un rêve de les jouer mais ça ne dépendra pas de moi, ça dépendra un peu plus des organisateurs des tournois. Le seul dont je suis sûr de jouer, c'est les qualifs d'Athènes dans trois semaines où j'ai eu temps de m'inscrire.

Cédric Pioline (le directeur du Rolex Paris Masters, ndlr) nous écoute Valentin. Avez-vous un message à lui faire passer?

J'essaie de faire passer le message sur le terrain.

Valentin, si j'étais venue vous voir au Challenger de Saint-Tropez il a quelques semaines et que je vous avais dit “écoute, dans quelques semaines tu vas remporter le Masters 1000 de Shanghai”. Est-ce que vous m’auriez cru?

Je t'aurais pris pour une folle, je ne vais pas mentir. Après, il y a aussi des conditions sur ce match à Saint-Tropez. Ça aurait pu être un match comme un autre. Le circuit Challenger est un circuit où le niveau est extrêmement haut, tous les matchs sont difficiles. Tout le monde joue bien, tout le monde a le couteau entre les dents. Après cette défaite (en 16e de finale 6-4, 3-6, 6-4 contre Robin Bertrand, 317e joueur à l'ATP), si on m'avait dit que j'allais gagner Shanghai, je pense que j'aurais absolument cru personne. Même il y a cinq jours, j'aurais cru personne, de me dire que j'allais gagner le tournoi, pourtant je l'ai fait. Personne ne me l'enlèvera et j'espère surtout que ça en amènera d'autres.

La Une de Bartoli Time… Valentin Vacherot revient sur son titre historique aux Masters 1000 de Shangaï ! – 12/10
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Vous étiez à deux points de la défaite contre le Canadien Liam Draxl lors du dernier tour des qualifications…,

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Je ne me rappelais plus qu'il y avait 5-5 dans le tie break du deuxième set. J'ai surtout sauvé une balle de break. J'avais perdu le premier set mais j'ai aussi sauvé une balle de break. J'étais aussi pas bien au premier tour des qualifs. Même au deuxième tour, contre Alexander Bublik, il avait des balles de break au deuxième set alors qu'il avait gagné le premier set avant que moi je le break. Ce serait trop facile de gagner tous les matchs facilement. C'était sûr que j'allais passer pas loin de la défaite à un moment. On a parlé de l'aspect physique, je pense que l'aspect mental a eu énormément d'affect cette semaine.

Bartoli Time

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