
C'est plus qu'un simple match de football. C'est un voyage aux confins de l'Europe, une rencontre entre deux planètes que tout oppose. Ce mardi, le Real Madrid se déplace au Kazakhstan pour y affronter un adversaire que personne n'attendait.
6 500 kilomètres. C’est la distance abyssale qui sépare Madrid d’Almaty, au Kazakhstan, à quelques encablures de la frontière chinoise. C’est le plus long déplacement de l’histoire du Real Madrid en Ligue des Champions, un périple qui illustre à lui seul le fossé qui sépare les deux adversaires du soir. D’un côté, l’ogre madrilène, 15 fois vainqueur de l’épreuve. De l’autre, le Kairat Almaty, petit poucet absolu, qui dispute le premier match de son histoire à domicile dans la compétition reine.
David contre Goliath, version 2.0
Le contraste est vertigineux, et il n’est pas que géographique. Il est surtout économique. L’effectif du Real Madrid est valorisé à 1,4 milliard d’euros. Celui de Kairat ? 13 millions. Moins de la moitié du salaire annuel de Kylian Mbappé. Le budget salarial annuel total du club kazakh est inférieur à ce que touchent certaines stars madrilènes en un mois. C’est un choc des mondes, une anomalie statistique dans le football moderne.
Mais le football, heureusement, n’est pas qu’une affaire de chiffres. « Pour moi, tout ressemble à un conte de fées », a confié l’entraîneur de Kairat, Rafael Urazbakhtin. « Peut-être que nous montrons aux gens qu’ils doivent croire en leurs rêves. » Un rêve qui a mobilisé tout un pays : plus d’un million de demandes pour seulement 23 000 places au stade.
Le respect, maître-mot du Real
Face à ce qui ressemble à un match déséquilibré, le Real Madrid a choisi la carte du respect. « C’est un match de Ligue des champions. Peu importe qui est l’adversaire ou où nous jouons, nous voulons gagner », a prévenu Xabi Alonso, qui a insisté sur la nécessité de « prendre Kairat au sérieux dès le début ». Pas question de tomber dans le piège de la facilité.
Cette rencontre restera dans l’histoire, quel que soit le résultat. Elle est le symbole d’un football qui, malgré ses dérives financières, sait encore offrir des histoires improbables, des confrontations qui dépassent le simple cadre du sport. Mardi soir (a 18h45), à Almaty, ce n’est pas seulement un match qui se jouera. C’est un conte de fées qui prendra vie, sous les yeux du monde entier.