
Un derby électrique : l’Atlético terrasse le Real (5-2), avec Griezmann ressuscité et Álvarez en patron.
Le Metropolitano a vibré comme rarement. L’Atlético Madrid a écrasé le Real (5-2) au terme d’un derby aux allures de coup de tonnerre. Les Colchoneros ont rappelé qu’ils restent une force majeure de Liga, tandis que les Merengue ont affiché leurs pires travers, incapables de répondre à l’intensité adverse. Ce triomphe porte plusieurs symboles : la renaissance d’Antoine Griezmann, buteur après vingt-deux matches de mutisme en championnat, l’efficacité implacable de Julián Álvarez et la fragilité inquiétante d’un Real qui, malgré le but habituel de Kylian Mbappé, n’a jamais semblé en mesure de dicter sa loi.
Julián Álvarez en maître d’œuvre
Comme souvent, le Français du Real avait allumé l’étincelle. Bien servi par Arda Güler, Mbappé a inscrit son dixième but de la saison, confirmant sa série impressionnante. Mais ce coup de griffe n’a pas suffi. Car en face, Griezmann a choisi son moment : après des mois de silence, il s’est offert un but de prestige dans le derby, concluant une soirée où sa grinta et son intelligence de jeu ont galvanisé les siens. Entre les deux figures de proue du football français, c’est bien l’Atlético qui a tiré profit du duel.
Au-delà des symboles, le derby a été l’affaire de Julián Álvarez. L’Argentin a rayonné sur tout le front de l’attaque. Mobile, tranchant, insaisissable, il a d’abord frappé le poteau avant d’enchaîner les gestes décisifs. Son penalty transformé avec sang-froid a replacé l’Atlético devant, puis un coup franc somptueux a scellé la supériorité des siens. Une performance totale, ponctuée de générosité et d’efficacité, qui a mis en lumière son rôle grandissant dans le système de Simeone.

Un Real dépassé dans l’intensité
Pour les hommes de Xabi Alonso, le constat est alarmant. Dominés dans les airs, incapables de contenir les débordements sur les côtés, ils ont affiché un visage fragile, rappelant les pires moments de l’ère Ancelotti. La charnière a souffert, le milieu a été débordé, et même les inspirations de Vinicius se sont éteintes face à la discipline défensive colchonera. À ce niveau, la répétition des erreurs sur coups de pied arrêtés et la fébrilité mentale posent question.
En inscrivant cinq buts, l’Atlético a signé l’une de ses victoires les plus marquantes face au voisin. Le public a savouré une démonstration de puissance et d’orgueil, tandis que le Real repart avec de sérieux doutes. Si Mbappé continue d’empiler les buts, il ne peut masquer les fissures collectives. L’Atlético, lui, retrouve une ambition dévorante, avec Griezmann ressuscité et Álvarez étincelant comme étendard. Le derby madrilène a rendu son verdict : pour l’instant, la capitale est rouge et blanche.