

Le sacre d'Ousmane Dembélé a été salué par une quasi-unanimité. Mais dans le concert de louanges, une voix discordante s'est fait entendre. Une voix respectée du football français.
Le triomphe d’Ousmane Dembélé au Ballon d’Or a été célébré comme il se doit. Le sixième sacre d’un joueur français, la récompense d’une saison historique… tout le monde semblait d’accord. Pourtant, une légende du football tricolore, lui-même deuxième du Ballon d’Or en 1982, a tenu à nuancer ce plébiscite. S’il reconnaît que Dembélé « remplissait toutes les cases », il pense qu’un autre Parisien aurait pu tout autant y prétendre.
« Hakimi pouvait aussi postuler »
Cet ancien grand joueur, c’est Alain Giresse. Et son favori secret, c’est Achraf Hakimi. « Je crois qu’un gars comme Hakimi pouvait aussi postuler », a-t-il déclaré dans un entretien au Parisien. Une prise de position surprenante, qui va à contre-courant de l’opinion générale. Pour Giresse, le seul « handicap » du Marocain était son poste de latéral, un rôle rarement récompensé par le jury du Ballon d’Or.
Cette déclaration a le mérite de remettre en lumière la saison exceptionnelle du défenseur parisien, et de souligner la déception de le voir finir à une modeste sixième place au classement final. Alors qu’il était cité parmi les outsiders crédibles, il se retrouve loin du podium. La « prime à l’attaquant » a encore frappé.
La lucidité, le vrai plus de Dembélé
Giresse n’est pas pour autant un « anti-Dembélé ». Il reconnaît le talent unique de l’ailier français, sa « capacité de déséquilibrer comme personne ». Mais pour lui, la grande différence cette saison, c’est Luis Enrique. « L’entraîneur du PSG a réussi à le recentrer et à le mettre en capacité d’être décisif par le but ou la passe », analyse-t-il. « Grâce à lui, Dembélé a été beaucoup plus lucide dans le dernier geste. »
Finalement, le débat n’est pas tant de savoir si Dembélé méritait son Ballon d’Or – Giresse lui-même admet que la photo finish était serrée – mais de reconnaître que d’autres auraient pu y prétendre. La sortie de l’ancien meneur de jeu est un hommage à un joueur de l’ombre, Achraf Hakimi, dont la contribution au triplé parisien a peut-être été injustement sous-estimée.