

Exilé dans trois pays de l’Est pendant quasiment toute son enfance, Valentin Royer a hérité d’un goût prononcé pour le travail. Et ça paie pour le 88e mondial qui vient d’atteindre sa première finale ATP, à Hangzhou, en dominant Corentin Moutet.
Ils ne sont pas nombreux les joueurs capables, cette année, de n’abandonner que cinq jeux à Corentin Moutet. Ce lundi, à Hangzhou, Valentin Royer, 88e mondial, a connu cet état de grâce. Frappant fort des deux côtés, le Pornichétin s’est imposé 6-3, 6-2 en seulement 1h26. Sorti des qualifs, le Tricolore va connaître sa première finale sur le grand circuit face à Alexander Bublik (n°1).
Au-delà de la 200e place en début de d’année, Valentin Royer, 24 ans, a mis du temps à faire sauter des barrières. Deux titres au printemps en Challenger au Rwanda l’ont bien aidé à grimper au classement. Mais il attendait le déclic. Après une défaite rageante en cinq sets à Roland-Garros, contre le Colombien Galan, il a vaincu le signe indien à Wimbledon en profitant de l’abandon de Stefanos Tsitsipas.
"Je suis un 'travaillowan', un gros bosseur", disait-il à l’époque. "Je me sens complètement méritant de ce qui m’arrive. Il n’y a rien sans rien. Avec le temps, on travaille plus intelligemment avec Julien Gillet (NDLR : son coach)."
Triptyque Prague-Varsovie-Belgrade
Valentin Royer a vécu son enfance dans les pays de l’Est. En effet, son papa, qui travaillait dans la grande distribution alimentaire, s’est expatrié à Prague, en République tchèque. Ensuite, ce fut Varsovie, en Pologne, puis Belgrade, en Serbie. Après une parenthèse de deux ans à Nantes – dans un pole – , il est retourné à Belgrade dans la Tipsarevic Académie. Des méthodes à la dure qui ont font de lui un véritable guerrier sur un court.
Aujourd’hui basé à Montpellier, il a pris en confiance. Rassuré financièrement par son statut de Top 100, il ne nourrit plus de complexes. La preuve, ce succès retentissant ette semaine face à Andrey Rublev (14e mondial), la plus belle victoire de sa carrière. Mais l’obstacle Bublik s’annonce corsé. Le Kazhakstanais, 19e mondial, compte déjà trois titres en 2025 (Halle, Gstaad et Kitzbühel). Et le sacre en Autriche a été obtenu aux dépens d’un Français, Arthur Cazaux…