ENTRETIEN : Steve Darcis : "Être chambré par les Français, je n'en peux plus !" #Darcis #Belgique #France #CoupeDavis #DavisCup

ENTRETIEN : Steve Darcis :
Par: Tennis actu Posté le: Septembre 18, 2025 Voir: 2

"Shark" va retrouver la France ! La Belgique sera au Final 8 de Coupe Davis à Bologne en Italie du 18 au 23 novembre. Le rendez-vous sera savoureux puisque les hommes de Steve Darcis affronteront la France pour une place en demies. Les Belges ont réussi un exploit en Australie et voudront encore surprendre. Ils tenteront aussi d'effacer leur défaite lors de la finale 2017 à Villeneuve d'AscqLucas Pouille avait apporté le point décisif face à... Steve Darcis, désormais capitaine. En 2022, la France avait encore battu la Belgique, en poules, dans une rencontre qui n'a pas marqué les esprits. Pour Tennis Actu, Steve Darcis a évoqué ce duel à venir fin novembre face aux Bleus et est bien entendu revenu sur la finale de 2017. "Je rêve de battre la France, je n'en peux plus de me faire chambrer tout le temps..." ENTRETIEN.

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'J’ai de moins bons souvenirs personnels contre la France… mais il faut mettre ça de côté"

Vous venez de vivre des jours fous : un week-end de folie en Australie et, dans la foulée, un tirage face à la France. La vie de capitaine de Coupe Davis, c’est… fou aussi ?

C’est sûr. En Australie, on ne partait pas favoris du tout, mais on s’est accrochés du premier au dernier point et, au final, ça a tourné en notre faveur, avec quelques exploits à la clé. Puis ce tirage contre la France : deux nations très proches qui se retrouvent. Ça va être un chouette moment. Ce sera très compliqué pour nous, on ne sera pas favoris, mais je pense que la rencontre peut rester assez ouverte.

Ce tirage vous évoque quoi ? 

Forcément, j’ai de moins bons souvenirs personnels… mais il faut mettre ça de côté. On a joué de très belles rencontres contre la France. C’est une équipe incroyable, avec beaucoup d’options. Nous, on en a un peu moins, mais je sais que je peux compter sur des joueurs archi-motivés, avec un gros potentiel et une énorme envie. En équipe, l’essentiel, c’est d’être liés, soudés — et je peux dire à 200 % que nous le sommes.

"Ce qui compte, c’est notre envie : pas une revanche"

Vous étiez acteur en 2017. Le levier « revanche » est-il utilisable avec le groupe actuel ?

Non. Aucun des joueurs actuels n’était là. Les seuls présents à l’époque sont Ruben, mon adjoint, et moi. Ce qui compte, c’est notre envie : pas une revanche, mais l’envie de tout donner du premier au dernier point. Comme je leur dis toujours : gagner ou perdre, je veux qu’on puisse se regarder dans le miroir en se disant qu’on a tout donné.

Avec le recul, que vous reste-t-il de 2017 ?

Jouer au Stade Pierre-Mauroy, c’était magique. Notre campagne avait été exceptionnelle. La finale a été décevante en termes de résultat, mais la manière dont David a joué tout le week-end, c’était de la magie. C’est dur à digérer car on a le sentiment qu’on aurait pu faire mieux ; en même temps, une finale reste un moment magique.

"J’ai du mal à comprendre qu’on refuse de jouer la Coupe Davis"

L’impact physique, et la blessure ensuite... Vous vous êtes sacrifié pour cette rencontre ?

La Coupe Davis m’a pris beaucoup de temps et d’énergie et m’a coûté des semaines de tournois. Après la France, je n’ai plus joué pendant un an. Ce n’est pas une excuse : j’ai joué, mais pas dans les meilleures conditions, et je n’ai disputé aucun tournoi pendant une année complète. C’est long.

En tant que capitaine, êtes-vous plus conciliant avec ceux qui hésitent à répondre à la sélection ?

Non... Je peux comprendre que la saison est longue, qu’il y a des pépins physiques, le besoin de souffler et d’être en famille. Mais, personnellement, j’ai du mal à comprendre qu’on refuse de jouer la Coupe Davis. Quand je vois des pays comme l’Australie ou la France, quasiment aucun joueur ne refuse une sélection — et je trouve ça bien.

"On peut l’appeler comme on veut, mais la « vraie » Coupe Davis n’existe plus vraiment"

France-Belgique, un « derby » souvent électrique : à quoi vous attendez-vous ?

J’espère un gros match. On ne vivra plus les cinq manches d’autrefois — c’est plus court et un peu plus triste à mes yeux — mais il y aura de la tension. On veut aller plus loin, aller jouer l’Italie ou l’Autriche, et montrer que notre petit pays n’est pas mauvais tennistiquement. Les deux équipes vont tout faire ; ce sera chaud, tendu, et l’ambiance sera bonne — on se connaît tous très bien.

Triste ou frustrant d’être capitaine avec le nouveau format ?

Plus de la tristesse que de la frustration. On peut l’appeler comme on veut, mais la « vraie » Coupe Davis n’existe plus vraiment : les rencontres à 2-2, le cinquième set décisif, les matches de cinq heures… Pour moi, c’est complètement différent. C’est comme ça ; au moins, on a remis deux rencontres en « home/away », c’était important pour les supporters.

"Je rêve de battre la France, je n'en peux plus de me faire chambrer tout le temps"

Vous craignez un quart France-Belgique avec peu de supporters sur place ?

C’est probable : c’est loin, ça coûte cher (avion, hôtel). Il y aura du monde pour l’Italie. Quoi qu’il arrive, les quelques supporters belges feront du bruit. Et en tant que joueurs, on a le banc, le capitaine, le staff juste à côté pour mettre de l’énergie si la salle n’est pas pleine.

Vous savez à quand remonte la dernière victoire belge contre la France ?

J'ai cru lire sans le vouloir que ça fait 7-3 pour la France mais c'est tout...

1997, dernier succès belge. C'est la seule depuis plus de 80 ans

Il y a aussi ce charme-là de se dire qu'on peut faire quelque chose d'historique. Je rêve de battre la France, je n'en peux plus de me faire chambrer tout le temps, j'en peux plus que ce soit au football ou à n'importe quel sport. J'en peux plus que tous les Français prennent leur téléphone et m'envoient des WhatsApp, des messages. Je veux vraiment casser ça et on va faire tout pour empêcher que ça se reproduise. 

Par rapport à 2017, la France est-elle plus prenable aujourd’hui ?

Le format change la donne et offre plus de chances aux « petites » équipes. La France n’a plus trois joueurs top 15 comme à l’époque, mais elle a toujours des joueurs exceptionnels. Ils jouent pour leur pays avec une énorme envie, sont hyper homogènes et ont plein de solutions. Sur le papier, peut-être un peu moins « rêvante » qu’avant, mais sur le terrain elle impressionne toujours.

En conclusion : la Belgique sacrée à Bologne, on y croit ?

Compliqué, mais tout est possible. On ne doit pas se mettre de limites. On est une équipe en construction, qui avance étape par étape. Peut-être que cette année, la marche est trop grande pour parler de victoire. On va jouer match par match, point par point. Ce qui est sûr : j’ai des joueurs au taquet, avec énormément d’envie, et je sais qu’ils répondront présents.

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