
Retraitée depuis l'US Open 2022, Serena Williams est revenue sur les commentaires et critiques liés à son physique qui ont émaillé son immense carrière, se réjouissant que la situation a, depuis, évolué.
Soixante-treize titres dont vingt-trois en Grand Chelem et plus de 300 semaines passées à la place de numéro un mondiale... Serena Williams a quitté le tennis professionnel, à l'issue de l'US Open 2022, en tant que légende du sport. Mais si elle a dominé le circuit WTA pendant une vingtaine d'années, l'Américaine a connu autant de succès que de critiques au cours de sa carrière phénoménale.
En cause notamment: son physique imposant, sujet de discussion récurrent de ses détracteurs. "C'était difficile parce qu'à mes débuts - les quinze premières années -, mon corps était différent. J'avais une forte poitrine, des fesses volumineuses. Toutes les autres athlètes étaient plates, très fines et belles, chacune à sa manière. Et en tant qu'athlète, je ne savais pas comment gérer cela", a-t-elle confié dans un entretien avec la marque Net-a-Porter.
"Je ne laisserai jamais personne me déstabiliser"
Et de poursuivre: "Ça a un impact psychologique. Absolument. Pendant toute ta vie, tu penses que tu es trop grosse, puis tu regardes en arrière et tu te rends compte que tu étais en forme (physiquement). Oui, j'avais de gros muscles. Je ne ressemblais pas aux autres filles, mais on n'est pas toutes pareilles."
Cet été, Serena Williams s'est une nouvelle fois retrouvée au coeur des discussions en raison de son physique. Si elle est apparue plus affûtée que jamais avec 14 kilos en moins, c'est la manière dont elle les a perdus qui a fait polémique. L'Américaine a en effet révélé avoir pris du GLP-1, un médicament amaigrissant controversé dont elle a fait la promotion.
Pas sûr, cependant, qu'elle ait eu écho des critiques. "À 17 ans, quand j'ai remporté l'US Open pour la première fois, j'ai pris une décision. J'étais si jeune, mais je me suis dit que je ne lirais plus jamais rien sur moi. Je n'ai jamais vraiment lu un article après ça", raconte-t-elle. "Je ne laisserai jamais personne me déstabiliser."
"Plus personne n'insulte ces filles comme on m'insultait"
"Grandir en tant que personne noire dans le tennis s'accompagne de négativité", affirme-t-elle. Et d'imager: "Si vous avez quelque chose de méchant à dire, faites la queue. Vous devez remonter loin, ça vous prendra quelques jours pour en venir à bout. Rejoignez la foule." Avant de conclure: "Je n'entends pas ces remarques. Chacun a le droit à son opinion. Si vous ne m'aimez pas, vous n'avez pas à le faire."
Serena Williams se réjouit toutefois de voir que la situation s'est améliorée pour des joueuses comme Coco Gauff, vainqueure de l'US Open en 2023 et Roland-Garros en 2025, ou Naomi Osaka, quadruple vainqueure en Grand Chelem. "Les choses ont changé. Plus personne n'insulte ces filles comme on m'insultait. Les gens disaient qu'on était comme des hommes, et toutes ces autres choses."
Après avoir donné naissance à sa deuxième fille en août 2023, l'Américaine de 44 ans mène désormais de nombreux projets. Elle dirige notamment Serena Ventures, une société de capital-risque spécialisée dans les jeunes entreprises, et vient de lancer un podcast avec sa soeur Venus, appelé "Stockton Street" en référence à l'adresse de leur maison d'enfance en Californie.